Jahleel Molel : "Moi, faire du stand-up ? Je n’aurais jamais pensé être aussi drôle"
Jahleel Molel : "Moi, faire du stand-up ? Je n’aurais jamais pensé être aussi drôle"
Derrière ses vidéos virales et ses vlogs comiques, le parcours de Jahleel Molel est une histoire de résilience, de découverte de soi et d'une passion inébranlable pour la narration.

À seulement 21 ans, Jahleel Molel s’est déjà fait une place unique dans le monde de la création de contenu. Avec un mélange d’humour, de proximité et d’authenticité, ce créateur né en Tanzanie et basé au Kenya a rapidement conquis un public fidèle.

Le prénom de Jahleel signifie “quelqu’un qui dépend de Dieu”. Inspiré par une figure biblique qui suivait les étoiles pour se guider, ce nom reflète son propre parcours de foi et de détermination.

“Ce n’est pas une personne très connue dans la Bible, mais c’est quelqu’un qui suit les étoiles. Donc, d’une certaine manière, quelqu’un qui dépend de Dieu pour tout”, explique Jahleel à TRT Afrika.

Inspiré par la comédie

La création de contenu n’a pas toujours été son plan initial. Jahleel a d’abord obtenu un diplôme en Business Information Technology (BBIT) à l’Université Strathmore, avec l’objectif de combiner des solutions technologiques aux défis des entreprises. Mais la vie en a décidé autrement.

Il a dû se tourner vers TikTok comme exutoire, après avoir perdu son frère et au moment où il faisait face à des soucis de santé, notamment une opération majeure pour une achalasie cardiaque, un trouble rare de l’œsophage.

Transformer les épreuves en histoires

“Quand je suis arrivé à l’université, beaucoup de choses allaient mal. J’avais perdu mon frère, et je voulais juste m’exprimer. Je suis quelqu’un qui ne s’attarde pas sur le négatif. Quand la vie me met à l’épreuve, je me tourne vers l’humour pour faire rire les gens”, partage-t-il.

Ce qui a commencé comme des vlogs quotidiens pour tenir sa mère informée de sa vie et de ses études au Kenya s’est transformé en une véritable passion.

“Je filmais de petits clips pour ma mère : ‘Voilà ce que j’ai mangé à midi, voici ma classe, mes amis m’ont emmené faire du shopping’—et je les lui envoyais. Puis mes amis m’ont dit : ‘C’est drôle, tu devrais les publier.’ J’ai pensé : ‘Non, c’est ridicule !’ Mais finalement, je l’ai fait.”

Succès et partenariats

Son moment de gloire est arrivé de manière inattendue : une publication sponsorisée sur les vols de chargeurs de téléphone. La vidéo, qu’il a abordée avec son humour naturel caractéristique, a dépassé le million de vues et lui a même valu son premier spectacle de stand-up.

“Je ne pensais pas que quelqu’un regarderait une publicité jusqu’au bout, mais les gens ont adoré parce qu’ils s’identifiaient à cette histoire. Puis un humoriste m’a contacté et m’a dit : ‘Viens sur scène.’ Moi ? Faire du stand-up ? Je n’aurais jamais pensé être aussi drôle !”

Mais avec cette avancée, sont venues des difficultés. Au début, il a été exploité par des marques peu familières avec une rémunération dérisoire.

“Je ne connaissais pas ma valeur. Les marques me contactaient, et j’acceptais des miettes parce que je n’avais aucune idée de ce que je devais demander. Maintenant, je sais mieux mais les nouveaux créateurs ont besoin de conseils”, affirme-t-il.

L’authenticité avant tout

Le contenu de Jahleel repose sur la proximité, qu’il s’agisse de cuisiner des repas économiques ou de plaisanter sur les défis de la vie en colocation.

Sa fameuse signature, “Asante, kwaheri” (swahili pour “Merci, au revoir”), a commencé comme une blague imitant les manières téléphoniques de sa mère.

“Ma mère se fâche au téléphone et dit ‘Asante, kwaheri’ d’un ton agressif. Mes amis et moi avons commencé à l’imiter pour rire. Puis un spectateur a commenté : ‘Tu devrais dire ça dans chaque vidéo.’ Maintenant, les gens l’attendent !”

Cependant, son parcours n’a pas été sans obstacles. Une cicatrice visible de son opération a parfois suscité des commentaires déplacés, mais il les ignore.

“Les gens l’ont appelée une ‘marque Mercedes’. Mais je sais pourquoi elle est là—elle m’a sauvé la vie. Si quelqu’un ne connaît pas votre histoire, son opinion n’a pas d’importance.”

Avoir un impact

En jonglant entre ses études et la création de contenu, Jahleel reste concentré sur sa croissance tant sur le plan académique que créatif.

“D’ici 2027, je veux avoir terminé mon master. Je ne veux pas rester à l’école, juste finir et me concentrer sur la construction de mon avenir”, confie-t-il à TRT Afrika.

Son conseil aux créateurs en herbe ?

“Expérimentez ! N’ayez pas peur d’essayer de nouvelles choses. Et la constance est essentielle—même si vous pensez qu’une vidéo est ennuyeuse, quelqu’un l’adorera. Celles que je pensais être des échecs ? Ce sont celles qui sont devenues virales.”

Pour Jahleel, le meilleur récompense, ce ne sont pas les vues ou les partenariats. C’est l’impact.

“Un jeune garçon m’a dit un jour : ‘Tu m’as appris que c’est bien de cuisiner et de prendre soin de moi.’ C’est pour ça que je fais ce que je fais. Si mes vidéos un peu folles aident quelqu’un, c’est tout ce qui compte.”

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SOURCE:TRT Afrika
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