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Gaza : cinq journalistes d'Al Jazeera tués dans une frappe israélienne
Parmi les victimes figure le correspondant Anas Al-Sharif, figure emblématique de la couverture du nord de Gaza.
Gaza : cinq journalistes d'Al Jazeera tués dans une frappe israélienne
Mort d'Anas Al Sharif, journaliste d'Al Jazeera, tué par une frappe israélienne sur un abri de presse à Gaza. / Other
il y a 8 heures

Al Jazeera a annoncé l’assassinat de cinq de ses journalistes lors d’une frappe israélienne ciblée contre une tente abritant des reporters près de l’hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza, dimanche soir.

Parmi les victimes figurent le correspondant Anas Al-Sharif, 28 ans, connu pour sa couverture du nord de Gaza, ainsi que Mohammed Qreiqeh et les caméramans Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa.

Selon Al Jazeera, l’attaque, qui a également coûté la vie à deux autres personnes, constitue “un nouvel assaut prémédité contre la liberté de la presse” et reflète “une volonté délibérée de réduire au silence les témoins du siège et de l’occupation de Gaza”.

L’entreprise médiatique a exhorté la communauté internationale à “mettre fin à ce génocide et à arrêter de cibler systématiquement des journalistes”.

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Peu avant sa mort, Al-Sharif avait publié un message sur X décrivant des bombardements israéliens intenses, accompagné d’une vidéo où l’on entendait des explosions en arrière-plan.

Dans un texte rédigé avant sa mort, il affirmait n’avoir “jamais hésité à transmettre la vérité” malgré les pertes et la douleur, tout en exprimant ses regrets de ne pas pouvoir voir grandir ses enfants, Salah et Sham.

L’armée israélienne a justifié l’attaque en accusant Al-Sharif d’être à la tête d’une cellule du Hamas, affirmant détenir des “preuves irréfutables”.

Cependant, des défenseurs des droits humains, comme Mohammed Shehada de l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’Homme, ont dénoncé ces accusations comme étant sans fondement.

L’ONU et plusieurs ONG avaient déjà mis en garde contre les menaces publiques de l’armée israélienne visant le journaliste.

Réactions et condamnations internationales

Amnesty International a qualifié cet acte de “crime de guerre” au regard du droit humanitaire, rappelant qu’Anas Al-Sharif avait reçu en 2024 son Prix du Défenseur des droits humains pour son courage exceptionnel.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a exprimé une “profonde inquiétude” face à cette attaque et à la campagne de diffamation visant les reporters à Gaza.

Reporters sans frontières (RSF), l’ONU et d’autres organisations de défense de la presse ont condamné cet assassinat, rappelant que plus de 200 journalistes et personnels des médias ont été tués à Gaza depuis octobre 2023.

Ils ont également exhorté à mettre fin à l’impunité pour les auteurs de ces crimes.

Ces assassinats s’ajoutent à une longue liste de journalistes tués depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza, des actes que des ONG et des experts de l’ONU qualifient de politique systématique visant à étouffer les témoignages sur le terrain.

En mars dernier, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la liberté d’expression, Irene Khan, s’était dite “profondément alarmée” par les menaces et accusations répétées de l’armée israélienne contre le journaliste.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait également dénoncé une “campagne de diffamation” visant à discréditer les reporters couvrant les violations israéliennes.

SOURCE:TRT Afrika and agencies
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