Une épidémie de choléra dans la capitale du Soudan a causé la mort de 70 personnes en deux jours, ont déclaré des responsables de la santé, alors que Khartoum lutte contre une épidémie qui se propage rapidement dans un contexte d'effondrement des services de base.
Le ministère de la Santé de l'État de Khartoum a indiqué dans une mise à jour jeudi qu'il avait enregistré 942 nouvelles infections et 25 décès mercredi, après 1 177 cas et 45 décès mardi.
L'armée soudanaise a accusé les Forces de soutien rapide (RSF), une force paramilitaire, d'avoir lancé des attaques à travers Khartoum plus tôt ce mois-ci, notamment sur trois centrales électriques, provoquant une panne massive qui a perturbé les services d'électricité et d'eau, déclenchant ainsi une épidémie de choléra.

Selon les dernières données du ministère de la Santé, le nombre total de cas de choléra au Soudan s'élève à 60 993, avec 1 632 décès.
Dans un communiqué publié mardi, le ministère de la Santé a rapporté plus de 2 700 infections au choléra et 172 décès en seulement sept jours à travers six États, avec 90 % des cas concentrés dans l'État de Khartoum.
Aggravée par la guerre
Le choléra est endémique au Soudan, mais les épidémies sont devenues plus graves et plus fréquentes depuis le début de la guerre en 2023, qui a détruit des infrastructures déjà fragiles en matière d'eau, d'assainissement et de santé.
Mardi, le ministère a affirmé que 51 personnes étaient mortes du choléra sur plus de 2 300 cas signalés au cours des trois dernières semaines, dont 90 % dans l'État de Khartoum.
Le syndicat des médecins soudanais a tiré la sonnette d'alarme, affirmant que les chiffres réels étaient bien plus élevés que ceux rapportés par le ministère, avec des centaines de morts rien qu'à Khartoum.
Dans un communiqué, il a averti qu'il y avait une "grave pénurie de solutions intraveineuses, un manque de sources d'eau potable et une quasi-absence d'équipements de stérilisation et de désinfectants" dans les hôpitaux de la ville.