Un audit accablant a révélé ce que les enquêteurs décrivent comme l'un des pires scandales financiers de l'histoire de l'Église au Kenya, impliquant des dirigeants de haut rang de l'Église méthodiste dans le détournement de plus de 600 millions de shillings kényans (environ 4,6 millions de dollars).
Rapportée pour la première fois par le Daily Nation du Kenya mercredi, cette affaire découle d'un audit réalisé par Ronalds LLP et un comité de sept membres nommé par l'Église.
« Lors de l'audit, nous n'avons pas pu obtenir les accords de subvention, les rapports narratifs et les listes de participants, qui sont nécessaires pour vérifier si ces projets ont été réalisés conformément aux accords signés avec les donateurs », indique le rapport.
Selon l'audit, l'aide alimentaire destinée aux communautés touchées par la sécheresse a été systématiquement détournée, des responsables de l'Église étant accusés d'avoir orchestré un stratagème élaboré impliquant des reçus falsifiés, des fournisseurs fictifs et des projets inexistants.
Une surveillance accrue
L'aide alimentaire aurait été volée et revendue, tandis que des paiements ont été effectués à des entreprises que les auditeurs affirment être inexistantes.
Ce scandale éclate alors que les organisations confessionnelles au Kenya font face à une surveillance accrue concernant leur gestion des fonds des donateurs et des contributions publiques.
Selon les chiffres du gouvernement, plus de 4 000 églises sont enregistrées dans ce pays d'Afrique de l'Est qui compte 53 millions d'habitants.
La Commission d'éthique et de lutte contre la corruption du Kenya n'a pas encore annoncé si elle ouvrirait une enquête formelle, mais des experts juridiques estiment que l'audit fournit suffisamment de preuves pour engager des poursuites pénales, notamment pour fraude, vol et abus de pouvoir.