Le gouvernement du Niger a annoncé la nationalisation de la seule mine d'or industrielle du pays, accusant son opérateur australien de « graves manquements », alors que ce pays d'Afrique de l'Ouest cherche à renforcer son contrôle sur ses ressources naturelles.
Ces dernières années, le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont rompu leurs relations avec de nombreuses entreprises minières étrangères. En juin, le Niger avait déjà nationalisé la filiale locale du géant français de l'uranium, Orano.
Le groupe australien McKinel Resources Limited avait pris le contrôle de la Société des mines du Liptako (SML), située sur les rives du fleuve Niger, en 2019 après avoir acquis une participation majoritaire auprès d'une entreprise publique.

« En raison de graves manquements et dans le but de sauver cette entreprise hautement stratégique, l'État du Niger a pris la décision de nationaliser la SML », selon un décret du président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, lu à la télévision nationale vendredi.
Dette accrue
« Cette mesure s'inscrit dans la vision du président de la République, qui est de promouvoir la pleine appropriation des ressources naturelles par le peuple nigérien », précise le décret.
En 2023, la production industrielle d'or de la mine s'élevait à 177 kilogrammes, tandis que la production artisanale dans le pays atteignait 2,2 tonnes, selon un rapport de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives.
Le Niger a déclaré que depuis la prise de contrôle de la SML par McKinel, la mine s'est retrouvée dans une « situation économique alarmante ».
Le gouvernement a critiqué la société australienne pour ne pas avoir mis en œuvre un plan d'investissement de 10 millions de dollars, ce qui, selon lui, a entraîné des arriérés fiscaux et salariaux, des licenciements de travailleurs, une « dette significativement accrue » ainsi que des arrêts de production.