AFRIQUE
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La RDC accuse le groupe rebelle M23 de tuer des civils malgré la trêve
La violence persistante pourrait menacer les efforts menés par le Qatar pour faire signer un accord de paix permanent entre la RDC et les rebelles d'ici au 18 août, date fixée comme objectif.
La RDC accuse le groupe rebelle M23 de tuer des civils malgré la trêve
Les rebelles du M23 ont revendiqué de vastes territoires dans l'est de la RDC en début d'année. / Getty
9 août 2025

Des rebelles ont tué au moins 80 personnes dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ces dernières semaines, ont déclaré les autorités congolaises, malgré le processus de paix mené par le Qatar visant à mettre fin au conflit.

L'armée a indiqué dans un communiqué publié tard vendredi qu'elle "condamne fermement une série de massacres de civils par la coalition RDF/M23-AFC" dans le Sud-Kivu, notamment le meurtre de 80 personnes le 4 août dans le village de Nyaborongo, ainsi que celui de six civils, dont deux mineurs, le 24 juillet dans le village de Lumbishi.

« En plus de cette criminalité excessive, le M23/AFC s'engage dans le recrutement forcé de jeunes, y compris de mineurs, pour rejoindre leur organisation illégale », précise le communiqué.

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Ces violences persistantes pourraient menacer les efforts menés par le Qatar pour amener la RDC et les rebelles à signer un accord de paix permanent d'ici l'objectif fixé au 18 août. Une des conditions de cet accord est la protection des civils et le retour en sécurité de millions de personnes déplacées par le conflit.

Le groupe rebelle M23 n'a pas immédiatement commenté ces accusations.

Ciblage des villages

Plus tôt ce mois-ci, le chef des droits de l'homme des Nations Unies a déclaré que le M23 avait tué 319 personnes au cours du mois dernier dans une autre partie de la région, décrivant ce bilan comme l'un des plus importants documentés dans de telles attaques depuis la résurgence des rebelles du M23 en 2022.

Citant des témoignages de première main, le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, a souligné dans un communiqué que les rebelles avaient ciblé quatre villages dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, entre le 9 et le 21 juillet.

Le M23 a nié les accusations et qualifié la déclaration de l'ONU de « non vérifiée et politiquement motivée ».

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« Ces allégations constituent une manipulation flagrante des faits, une violation des principes fondamentaux d'impartialité et une atteinte grave à la crédibilité des institutions onusiennes », a réagi Lawrence Kanyuka, porte-parole de l'Alliance du fleuve Congo, une organisation regroupant le M23.

« Nous appelons à l'ouverture d'une enquête indépendante et espérons que les organisations ayant publié ce rapport pourront y participer. »

Déclaration de principes

Le groupe rebelle M23 a, plus tôt cette année, pris le contrôle de deux villes clés dans l'est de la RDC lors d'une escalade majeure. La RDC est depuis longtemps en proie à des conflits meurtriers dans sa région riche en minerais, avec plus de 100 groupes armés actifs.

Les deux parties ont signé le 19 juillet une déclaration de principes au Qatar pour mettre fin aux combats et s'engager à un accord de paix global qui inclurait le rétablissement des autorités étatiques dans les principales villes de l'est contrôlées par le groupe rebelle M23.

SOURCE:AP
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