L'Égypte a annoncé avoir soumis une lettre au Conseil de sécurité des Nations Unies pour avertir contre l'exploitation par l'Éthiopie de son nouveau barrage sur le Nil, qualifiant cette action de « violation » du droit international.
Dans cette lettre, le ministre des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré que l'inauguration par Addis-Abeba du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) constituait « un acte unilatéral illégal ».
« Toute idée selon laquelle Le Caire fermerait les yeux sur ses intérêts existentiels liés au Nil est une pure illusion », indique la lettre, soulignant que l'Égypte « ne permettra pas à l'Éthiopie d'imposer un contrôle unilatéral sur les ressources en eau partagées ».

Le Caire a affirmé qu'il se réservait le droit de prendre toutes les mesures permises par le droit international et la Charte des Nations Unies « pour défendre les intérêts existentiels de son peuple ».
Lancement du GERD par l'Éthiopie
Le ministère a déclaré que, bien que l'Égypte ait fait preuve d'une retenue maximale et ait privilégié la diplomatie à la confrontation, l'Éthiopie a « adopté des positions intransigeantes, retardé les négociations et cherché à imposer un fait accompli ».
Il a ajouté que les récentes actions d'Addis-Abeba représentaient « une nouvelle violation qui s'ajoute à une longue liste d'infractions au droit international, y compris la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 15 septembre 2021 ».
Le gouvernement éthiopien n'a pas immédiatement commenté la déclaration égyptienne.
Le gouvernement éthiopien a inauguré mardi le GERD sur le Nil Bleu après 14 ans de construction, un projet qui a longtemps été contesté par les pays en aval, l'Égypte et le Soudan, en raison des désaccords sur son remplissage et son exploitation.
Tensions diplomatiques
La construction du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) a débuté en 2011. Au fil des années, il est devenu un point de tension diplomatique, en particulier entre l'Éthiopie, le Soudan et l'Égypte, qui craint que la réduction des flux d'eau n'affecte sa part du Nil.
Malgré des années de négociations sous l'égide de l'Union africaine et de médiations internationales, les trois pays n'ont pas encore réussi à conclure un accord juridiquement contraignant sur la gestion à long terme des ressources en eau.