Le Premier Vice-Président du Soudan du Sud, Riek Machar, fait face à plusieurs accusations graves, pouvant entraîner des peines sévères, notamment la réclusion à perpétuité ou la peine de mort.
En conséquence, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a suspendu Machar de ses fonctions jeudi soir, "en attendant son procès devant le tribunal", a annoncé la Présidence.
Cette annonce, contenue dans un décret présidentiel, a été diffusée sur la chaîne publique South Sudan Broadcasting Corporation (SSBC).
Le ministre du Pétrole du pays, Puot Kang Chol, un proche allié de Machar, a également été suspendu.
‘Trahison, crimes contre l’humanité’
Plus tôt jeudi, le ministre de la Justice du Soudan du Sud, Joseph Geng Akech, a déclaré que le Premier Vice-Président Machar devra répondre à des accusations de trahison, de meurtre et de crimes contre l'humanité.
Début mars, un groupe armé issu de la communauté ethnique Nuer de Machar, connu sous le nom de White Army, a attaqué une base militaire dans le comté de Nasir, dans l'État du Haut-Nil, au nord-est du pays.
Le gouvernement affirme que Machar est responsable et l'a désormais inculpé, ainsi que 20 autres personnes, pour des crimes graves, notamment complot contre l'État et destruction de biens publics.
La base militaire de Nasir a été prise par la White Army entre le 3 et le 7 mars 2025.
Le parti de Machar nie les accusations
"Cette affaire envoie un message clair : ceux qui commettent des atrocités contre le peuple du Soudan du Sud, contre nos forces armées et contre le personnel humanitaire seront tenus responsables, quelle que soit leur position ou leur influence politique", a déclaré jeudi le ministre de la Justice, Joseph Geng Akech.
Le parti politique de Machar, le Mouvement de Libération du Peuple du Soudan en Opposition (SPLM-IO), a, à plusieurs reprises, rejeté les allégations selon lesquelles le Premier Vice-Président serait impliqué dans l'attaque de la base militaire de Nasir.