C’est ce qu’on appelle une déclaration de dernière minute. L’Italie sort du bois à propos de l’accord de libre échange Mercosur-Union européenne alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est en Amérique du sud pour signer cet accord.

On savait le gouvernement divisé sur la question avec un ministre de l’Agriculture contre l’accord de libre-échange et un ministre des Affaires étrangères pour.

Rome déclare que “la signature peut avoir lieu seulement à condition que des protections adéquates et des compensations en cas de déséquilibres pour le secteur agricole”.
L’accord négocié depuis vingt ans par l’Union européenne comporte des droits de douane préférentiels pour les cinq pays du Mercosur, soit le Brésil, l’Argentine, la Colombie, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie. Il créerait un marché de 700 millions de consommateurs.

“En premier lieu, il faut garantir que les normes européennes sur les contrôles vétérinaires et phytosanitaires soient pleinement respectées et, plus généralement, que les produits entrant sur le marché intérieur respectent pleinement nos standards de protection des consommateurs et de contrôles de qualité”. Ce sont avec ces mots que l’Italie explique sa soudaine opposition à la signature de l’accord de libre-échange.

L’italie rejoint donc le camp du Non avec la Pologne et la France. Les deux pays sont secoués par des manifestations de leurs agriculteurs. La  grogne s’étend en Belgique où les agriculteurs ont bloqué hier les frontières du pays. 

Assez pour stopper la signature de l’accord avec le Mercosur ?

Ursula von der Leyen affichait encore hier un grand optimisme. L’accord avec le Mercosur est dans la dernière ligne droite et est prêt à être signé, écrivait-elle sur X.

Avec trois pays dans le camp du Non (France, Italie, Pologne), le compte n’est pas encore bon pour bloquer la ratification mais les Pays-Bas et l’Autriche affichant des réserves, on approche des 35% de la population.

Les pays qui contestent l’accord tel qu’il est, demandent des contrôles et des normes identiques entre les productions sud-américaines et européennes. Les syndicats agricoles français ont tous dénoncé une “concurrence déloyale”, étant donné que les coûts de production qu’ils assument ne peuvent pas s’aligner sur des fermes énormes avec des élevages ou des cultures qui utilisent des produits interdits en Europe (hormones de croissance, pesticides etc…).

Les déclarations de l’Italie vont donc, selon toute vraisemblance, faire reporter la signature de l’accord. On voit mal Ursula von der Leyen risquer des tensions avec cinq pays de son union.