FRANCE
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Le policier qui a tué Nahel a repris le travail dans le Pays basque
Florian M., le policier mis en cause pour le meurtre de Nahel Merzouk, tué d’une balle le 27 juin 2023 à Nanterre (Hauts-de-Seine), a repris son activité professionnelle en mars 2025.
Le policier qui a tué Nahel a repris le travail dans le Pays basque
Les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel ont duré près d’une semaine, touchant de nombreuses villes françaises. / AFP
1 juillet 2025

Son retour au travail a été officialisé par un arrêté signé par délégation au nom du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à la demande de la Direction générale de la police nationale.

Florian M., âgé de 40 ans, n’a pas retrouvé son poste initial de motard dans les Hauts-de-Seine ni au sein de la préfecture de police de Paris.

Il a été muté au Pays basque, une mutation présentée comme étant “dans l’intérêt du service”, mais qui correspond également à ses souhaits personnels, selon plusieurs proches interrogés dans le cadre de l’enquête de personnalité.

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Sur le plan judiciaire, Florian M. demeure sous contrôle. Il est interdit de porter ou de détenir une arme, ce qui limite son travail sur la voie publique. 

Il doit également rester sur le territoire métropolitain et ne pas entrer en contact avec les parties civiles ou son ancien binôme, Julien L., également muté mais dans le centre de la France.

L’administration policière a également pris en charge plusieurs coûts liés à la procédure judiciaire. La protection fonctionnelle, qui permet le paiement des frais de justice du policier, a couvert notamment la caution de 15 000 euros versée lors de sa sortie de détention provisoire. 

Par ailleurs, malgré sa détention provisoire de juin à novembre 2023, Florian M. a continué de percevoir son salaire de fonctionnaire grâce à une suspension “à plein traitement” décidée par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur.

Avant les faits, Florian M. avait servi dans des unités réputées pour leur engagement dans des interventions musclées en région parisienne, notamment la compagnie de sécurisation et d’intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93) et la brigade de répression de l’action violence motorisée (Brav-M). Il était auparavant militaire dans l’armée de terre.

À ce jour, aucune sanction administrative n’a été prononcée contre Florian M. dans cette affaire, qui fait toujours l’objet d’une procédure judiciaire. Il a été mis en accusation pour meurtre devant la cour d’assises, une décision dont il a fait appel.

Pour rappel, les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel ont duré près d’une semaine, touchant de nombreuses villes françaises au-delà de Nanterre, épicentre du mouvement.  Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, plus de 3 900 personnes ont été interpellées, dont une majorité de mineurs. 

Environ 1 300 condamnations ont été prononcées, dont plusieurs centaines à des peines de prison ferme. Plus de 800 membres des forces de l’ordre ont été blessés, et des milliers de bâtiments publics, véhicules et commerces ont été endommagés ou incendiés.  

Ces violences ont provoqué un débat politique intense sur la réponse judiciaire, le rôle des réseaux sociaux et les causes sociales et institutionnelles de la colère.  Bien que les bilans officiels aient largement mis en avant les blessés dans les rangs des forces de l’ordre, les civils touchés par les violences n’ont pas fait l’objet d’un recensement national systématique. 

Plusieurs ONG, collectifs de défense des droits humains et syndicats d’avocats ont toutefois signalé des cas de blessures graves parmi les manifestants ou simples habitants, notamment causées par des tirs de LBD, des grenades ou des interpellations violentes.  L’Observatoire des violences policières a évoqué une “sous-documentation inquiétante” du sort des blessés civils, estimant qu’un effort de transparence est encore attendu sur ce versant des événements.

SOURCE:TRT français et agences
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