"Nos équipes ont transporté 19 morts, pour la plupart des enfants, et des dizaines de blessés après des raids aériens effectués par les avions de guerre israéliens dans diverses zones de la bande de Gaza la nuit dernière et tôt aujourd'hui", a déclaré mercredi matin Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile.
L'armée israélienne a intensifié ces derniers jours son offensive dans la bande de Gaza. Mardi, au moins 44 personnes ont été tuées, pour la plupart des enfants et des femmes, dans les frappes israéliennes à Gaza, selon la défense civile.
"Nous prendrons le contrôle de tout le territoire", a affirmé lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Il s'était dit la veille ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive, mais sous condition de l'"exil" du Hamas et du "désarmement" du territoire.
Plus de 60 Palestiniens, tués dans les attaques israéliennes contre Gaza ce mardi. La France, la Grande Bretagne et le Canada ont prévenu lundi qu'ils ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "actions scandaleuses" du gouvernement Netanyahu.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, rejette de telles exigences.
Signe du blocage, Israël a annoncé le rappel de ses chefs négociateurs envoyés à Doha, y laissant une équipe, après que le médiateur qatari a déploré l'absence de progrès.
Face à la situation humanitaire catastrophique, l'Union européenne va rééxaminer son accord d'association avec Israël, en vigueur depuis 2000, a annoncé sa cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas. Cette révision est soutenue par 17 Etats membres, selon Paris.
L'annonce de Mme Kallas "reflète une incompréhension totale de la réalité complexe à laquelle Israël est confronté", et "encourage le Hamas à rester sur ses positions", a réagi le porte-parole de la diplomatie israélienne.
"Goutte d'eau dans l'océan"
Lundi, Londres, Paris et Ottawa ont averti qu'ils ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "actions scandaleuses" d'Israël à Gaza.
Le Royaume-Uni a lui dit suspendre les négociations avec Israël sur un accord de libre-échange.
L'escalade de l'offensive est "moralement injustifiable, totalement disproportionnée et contre-productive", a fustigé le chef de la diplomatie britannique David Lammy.
Réagissant à l'annonce de Londres, le ministère israélien des Affaires étrangères a prévenu que "les pressions extérieures ne détourneront pas Israël de sa voie pour défendre son existence et sa sécurité".
Alors que neuf camions ont été autorisés à entrer lundi dans le territoire, les premiers depuis le 2 mars, l'ONU a fustigé une "goutte d'eau dans l'océan", et 22 pays ont exigé d'Israël une "reprise complète de l'aide, immédiatement".
A Gaza, "deux millions" de personnes sont "affamées" alors que des "tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière", a déploré l'Organisation mondiale de la santé.
Mais le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, dont le pays est un allié d'Israël, s'est dit "heureux de constater que l'aide recommence à entrer" à Gaza, même si les quantités ne sont pas suffisantes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a attribué son feu vert à une reprise limitée des livraisons d'aide à des "raisons diplomatiques" pour éviter des "images de famine de masse" risquant de saper le soutien de "pays amis".
La guerre israélienne a tué au moins 53.573 Palestiniens à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé, jugées fiables par l'ONU.