Les prévenus, nés entre 1949 et 1986 et issus de divers horizons, formaient un groupe structuré nommé "Action des forces opérationnelles" (AFO). Selon une ordonnance de justice, ils poursuivaient un objectif déclaré "de lutter contre l’islamisation" en France, en préparant des actions violentes et des assassinats.
Parmi les projets évoqués figuraient des assassinats d’imams et de détenus jugés islamistes, ainsi qu’une opération de sabotage à l’explosif contre une mosquée à Clichy. La police a également découvert un document intitulé "OP HALAL", qui proposait de faire chuter la consommation de produits halal, dans une volonté de provoquer un mouvement de panique.
Des réunions clandestines avec un agent infiltré
Pour étayer leur enquête, les policiers ont infiltré le groupe. Lors de réunions tenues à Paris en 2018, les membres exposaient leurs projets, envisageant notamment l’assassinat de Tariq Ramadan ou encore l’empoisonnement de produits dans des supermarchés. L’un d’eux, Bernard S., âgé de 68 ans, est considéré comme le chef du groupe.
Les enquêteurs décrivent une idéologie basée sur un rejet total de l’islam et la peur du "grand remplacement", mêlée à une vision pessimiste de la société française. Certains membres se projetaient comme des "résistants", prêts à soutenir l’armée en cas de conflit.
L’affaire a été renvoyée devant le tribunal correctionnel, les projets n’ayant pas été entièrement finalisés. Les principaux accusés encourent jusqu’à dix ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste. Le procès s’ouvre ce mardi à Paris.