Le président américain Donald Trump accueillera mercredi cinq dirigeants africains pour un déjeuner à la Maison Blanche. Le commerce devrait figurer en bonne place parmi les points à l'ordre du jour.
Les présidents de cinq pays africains – le Sénégal, le Libéria, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Gabon – se réuniront dans la salle à manger d'État de la Maison Blanche pour discuter, entre autres, de commerce, d'investissement et de sécurité, ont indiqué des responsables à l'AFP.
Mais peu de détails concrets ont émergé quant aux intentions de la Maison Blanche.
L'administration Trump a axé sa politique sur les droits de douane et les accords commerciaux et cherche à garantir un approvisionnement stable en minéraux essentiels.
Mais ces cinq pays ne disposent pas des richesses minérales exceptionnelles, contrairement à d'autres pays africains, comme la République démocratique du Congo.
Cette réunion intervient quelques jours seulement après que l'administration Trump a célébré la fermeture officielle de l'agence américaine d'aide étrangère USAID, vantant cette décision comme la fin du "modèle caritatif".
Les responsables des cinq pays interrogés par l'AFP semblaient parfaitement conscients de l'esprit de la Maison Blanche.
Le président libérien Joseph Boakai a accepté l'invitation avec l'objectif de ne plus être "uniquement un bénéficiaire d'aide", a déclaré mardi à l'AFP sa porte-parole Kula Fofana.
"Notre intérêt est de nous tourner davantage vers des partenaires commerciaux et d'engagement qui investiront", a-t-elle dit.
Le porte-parole de la présidence gabonaise, Théophane Biyoghe, a déclaré que cette réunion était l'occasion de créer des synergies "axées sur l'industrialisation de notre économie".
Concurrence et sécurité
Les rivaux des États-Unis, la Chine et la Russie, ont récemment réalisé des avancées majeures dans la région, notamment par des investissements substantiels de Pékin dans plusieurs pays.
Moscou a, pour sa part, apporté son soutien à la nouvelle Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui partagent des frontières avec plusieurs des pays présents au déjeuner de mercredi.
Peu avant son départ pour Washington, le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a qualifié cette visite de "très importante" pour son pays.
"Sur le plan économique, c'est une formidable opportunité qui s'offre à nous", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il espérait que son pays bénéficierait également du "soutien" que les États-Unis apportent à d'autres pays.
"Visites précaires"
Plusieurs dirigeants mondiaux ont eu droit à de violentes embuscades politiques lors de leurs visites à la Maison Blanche.
Parmi eux figurent le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président sud-africain Cyril Ramaphosa en présence duquel Trump avait fait projeter une vidéo contenant des allégations infondées de "génocide blanc" commis dans son pays.
Si ces épisodes se sont déroulés devant les caméras du Bureau ovale, il n’est pas prévu que les cinq présidents africains qui rencontrent Trump mercredi s'expriment devant la presse.