“Soit vous le libérez, soit vous le condamnez à mort”, c’est par ces mots que l’avocat du plus vieux prisonnier de France a plaidé la cause de son client.
Condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité d'assassinats de diplomates américain et israélien en 1982, Georges Ibrahim Abdallah, aujourd'hui 74 ans, est libérable depuis 25 ans mais a vu sa dizaine de demandes de remises en liberté échouer.
Cette audience était prévue le 20 février, mais à la dernière minute elle a été reportée. La Cour d’appel avait estimé que le prisonnier Abdallah ne pouvait être libéré avant qu'il ne s'acquitte au moins en partie des dommages et intérêts dus aux parties civiles.
Dans son arrêt, elle s'était toutefois dite favorable à sa remise en liberté avec départ immédiat pour le Liban (prêt à l'accueillir), dans la lignée de la décision rendue en novembre par le tribunal d'application des peines, immédiatement suspendue par un appel du parquet antiterroriste.
"Détenu âgé", Georges Ibrahim Abdallah ne présente plus de "risque grave" de récidive, ni de "trouble à l'ordre public" en cas de libération, avait estimé la cour.

Le Liban prêt à accueillir G.Abdallah
Georges Abdallah a toujours refusé d'indemniser les parties civiles (les familles des diplomates assassinés à Paris, ainsi que les Etats-Unis), évoquant des "actes de résistance" contre "l'oppression israélienne et américaine" dans le contexte de la guerre civile libanaise et l'invasion israélienne au sud-Liban en 1978.
En vue de la nouvelle audience, son avocat Jean-Louis Chalanset a cependant transmis à la cour des documents indiquant la présence sur le compte de George Abdallah en prison d'une somme "d'environ 16.000 euros", "à la disposition des parties civiles si celles-ci sollicitent le versement".
Georges Abdallah a été l'un des plus célèbres prisonniers de France,. Un "symbole passé de la lutte palestinienne", estimait la cour dans son arrêt de février, soulignant que son groupuscule de chrétiens libanais laïcs, marxistes et propalestiniens nommé FARL (Fraction armée révolutionnaire libanaise), dissous depuis longtemps, "n'a pas commis d'action violente depuis 1984.