L'armée israélienne a lancé lundi une nouvelle vague de frappes aériennes contre des cibles dans la capitale iranienne, Téhéran, a annoncé l'armée.
“L'armée israélienne frappe actuellement des cibles du régime et des organes gouvernementaux oppressifs au cœur de Téhéran avec une force sans précédent”, a déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz.
Ce dernier a précisé que les frappes visaient le siège du Bassidj, une organisation paramilitaire volontaire opérant sous l'égide du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), et la prison d'Evin, au nord-ouest de Téhéran, où sont détenus des prisonniers politiques et des opposants..
La justice iranienne a confirmé que des frappes israéliennes avaient visé la prison d'Evin à Téhéran, endommageant certaines parties de l'établissement alors que le site du pouvoir judiciaire iranien, Mizan Online, a affirmé que les bâtiments de l'établissement restaient "sous contrôle".
Le Times of Israel a indiqué que la prison avait été ciblée pour faciliter l'évasion de prisonniers.
L'agence de presse semi-officielle iranienne Tasnim a également indiqué qu'un bâtiment du Croissant-Rouge à Téhéran avait été visé par des frappes israéliennes.
“Frappe illégale”
La frappe israélienne sur la prison d'Evin à Téhéran est "complètement irresponsable" et "met nos proches en danger de mort", s’est indignée lundi à l'AFP Noémie Kohler, la soeur de Cécile Kohler, Française détenue depuis plus de trois ans avec son compagnon Jacques Paris dans ce centre pénitentiaire.
"On n'a aucune nouvelle, on ne sait pas s'ils sont encore vivants, on est paniqués", a déclaré Mme Kohler, en appelant les autorités françaises à "condamner ces frappes extrêmement dangereuses" et à faire libérer les prisonniers français.
"C'est vraiment le pire qui pouvait arriver", a poursuivi Noémie Kohler, qui se bat inlassablement depuis plus de trois ans pour faire libérer sa soeur et son compagnon, accusés d'"espionnage" et considérés comme des "otages d'Etat" par la France.
"Cette frappe est complètement irresponsable, Cécile et Jacques et tous les prisonniers sont en danger de mort", a-t-elle répété, s'inquiétant aussi du risque de "chaos" et d'"émeutes" qu'une telle frappe pourrait entraîner dans la prison.
L'avocate de la famille Kohler, Chirinne Ardakani, a pour sa part dénoncé une "frappe illégale".
Ces nouvelles attaques surviennent peu après le tir d'une salve de missiles par l'Iran sur le centre et le nord d'Israël lundi, alors que le conflit continuait de s'intensifier entre les deux ennemis jurés de la région.
Israël et l'Iran sont engagés dans des combats aériens depuis le 13 juin, date à laquelle Tel-Aviv a lancé une attaque surprise contre plusieurs sites en Iran, notamment des installations militaires et nucléaires, incitant Téhéran à lancer des frappes de représailles.
Les autorités israéliennes ont déclaré qu'au moins 25 personnes ont été tuées et des centaines blessées depuis lors dans des attaques de missiles iraniens.
Par ailleurs, en Iran, au moins 430 personnes ont été tuées et plus de 3 500 blessées lors de l'assaut israélien, selon le ministère iranien de la Santé.