OUTRE-MER
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Sommet sur la Nouvelle-Calédonie ou l’impossible accord
Emmanuel Macron réunit à partir d’aujourd’hui les délégations indépendantistes et loyalistes calédoniennes dans un hôtel des Yvelines. Il s’agit de trouver un accord sur l’avenir de l’archipel après les émeutes de mai 2024.
Sommet sur la Nouvelle-Calédonie ou l’impossible accord
Le ministre de l'Outre-mer Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie en mai dernier à Nouméa / AFP
2 juillet 2025

Les délégations sont rassemblées dans un hôtel dans des conditions proches du confinement. Certains participants ont même ironisé en affirmant qu’ils n’avaient pas de billet de retour. Les “échanges dureront le temps nécessaire”, a prévenu le président français Emmanuel Macron.

Depuis les émeutes de mai 2024, le dialogue entre les indépendantistes et les loyalistes reste au point mort. Le ministre de l’Outre-mer, Manuel Valls, a tenté de relancer une dynamique après l’échec des hauts-fonctionnaires envoyés par Paris. En mai dernier, il a proposé un partenariat avec la France mais en donnant plus de pouvoirs régaliens à la Nouvelle-Calédonie. Mais les loyalistes, ce “plan Valls”, pour qui ce n'était rien d’autre qu’une indépendance qui cachait son nom, ont claqué la porte du conclave de Deva.

Les loyalistes ont appelé à l’aide le président de la République qui, lui, défend une ligne plus proche des loyalistes. Les trois référendums sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ont consacré le Non à cette voie, et ceci ne peut être ignoré. Les indépendantistes rappellent, eux, que le troisième référendum s’est fait en plein Covid-19 et qu’ils n’y ont pas participé. Le résultat est donc pour eux biaisé.

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Un accord impossible ?

Les deux camps ont des visions totalement opposées de l’avenir calédonien. Le député indépendantiste  Emmanuel Tjibaou, a expliqué hier lors d’une audition à l’Assemblée nationale que “le débat s’apaise doucement, mais on attend beaucoup de réponses”. Son mouvement appelle à repartir du plan Valls base de négociation.

La conclusion d'un accord est importante parce que la situation économique de l’île est inquiétante. Le secteur économique a souffert des émeutes, et le secteur du nickel est en crise à cause des cours mondiaux qui sont à la baisse.

Un accord est aussi nécessaire avant les élections provinciales qui doivent se tenir avant novembre 2025.  La question du
dégel du corps électoral (ouverture de ce corps électoral à des résidents de plus de 10 ans) a été à l'origine des très violentes émeutes qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie en mai 2024. 

Un rapport parlementaire, écrit par quatre députés dont les deux députés calédoniens, l’indépendantiste Emmanuel Tjibaou et le loyaliste Nicolas Metzdorf du bloc gouvernemental (EPR), a été présenté hier.  Les deux Calédoniens appellent en tout cas l’Etat français à se positionner clairement sur l’avenir institutionnel de l’île. 

Ce rapport préconise 15 mesures sociales comme le déclenchement de la réserve sanitaire car l'île manque de soignants après le départ d’un grand nombre d’eux à cause des émeutes.

La liste couvre tous les sujets sociaux qui font que la vie reste compliquée sur l’île.


Les parlementaires demandent à l’Etat une réponse aux requêtes conservatoires des assureurs afin que les victimes des émeutes soient indemnisées ou appellent à corriger les raisons de la marginalisation des Kanak de l’ensemble des secteurs de la société.

SOURCE:TRT français et agences
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