Plusieurs fois retardé, le projet contesté prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait les trois établissements publics français pour la télévision (France Télévisions), la radio (Radio France) et les archives audiovisuelles (INA) sous l'autorité d'un même PDG. 

Les députés ont mis fin prématurément aux débats dans l'après-midi en approuvant largement une motion de rejet du projet, soutenue par les écologistes et la gauche, et à laquelle, à la surprise générale, le Rassemblement national (extrême droite) a joint ses voix. 

Le texte pourra revenir à l'Assemblée après un nouveau passage au Sénat.

"Nous avons d'excellents résultats. Pourquoi vouloir casser ce qui fonctionne?", a demandé Charline Vanhoenacker, humoriste sur France Inter. 

Une grève illimitée, très suivie lundi, a démarré jeudi à Radio France pour s'opposer à ce projet que les syndicats jugent "extrêmement dangereux" tant pour l'avenir des salariés que pour l'indépendance de l'information. 

"Rachida Dati démission", ont scandé les manifestants, alors que la ministre de la Culture portait ce projet de réforme à lundi devant l'Assemblée nationale.

"Nous avons peur avec une holding que cela se termine mal" car "les filiales sont faciles à supprimer", a expliqué à l'AFP Christophe Vilmer, technicien vidéo à France 3 Normandie.

Vêtus de T-shirts portant le message "Pour une information libre et pluraliste" ou brandissant des pancartes "Sauvons notre télé et notre radio publiques", les manifestants se sont regroupés devant le ministère de la Culture, avant de se diriger vers l'Assemblée nationale, à l'appel d'une intersyndicale. Des rassemblements étaient aussi appelés en régions.

A Radio France, où la grève dure depuis jeudi, le Syndicat national des journalistes (SNJ), majoritaire chez les journalistes, comptait lundi 67% de grévistes dans les rédactions du groupe.

A France Télévisions, où le mouvement a débuté lundi, la direction comptait près de 17% de grévistes dans la matinée.