FRANCE
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France: ouverture du procès pour traite d'êtres humains dans le vignoble de Champagne
En France, trois personnes comparaissent aujourd’hui en justice pour traite d'être humains, en rapport avec l’exploitation de 57 Africains en situation irrégulière dans le vignoble de Champagne.
France: ouverture du procès pour traite d'êtres humains dans le vignoble de Champagne
Des vendangeurs champenois, à Mareuil-sur-Ay, France, le 24 août 2022. REUTERS/Pascal Rossignol
19 juin 2025

Trois personnes comparaissent, ce jeudi, en France pour traite d'êtres humains. Elles sont soupçonnées d'avoir exploité et hébergé dans des conditions indignes 57 travailleurs, pour la plupart en situation irrégulière, lors des vendanges 2023 dans le prestigieux vignoble de Champagne.

Le procès, prévu sur une journée, s'est ouvert au tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne (nord-est). Il constitue l'aboutissement de plusieurs mois d'enquête qui ont mis au jour des conditions d'hébergement et de travail sordides pour les migrants employés et permis d'identifier 57 victimes - en majorité des étrangers en situation irrégulière originaires du Mali, de Mauritanie, de Côte d'Ivoire ou encore du Sénégal.

Parmi les prévenus, figure la dirigeante d'Anavim, une société de prestations viticoles. Cette femme de 44 ans originaire du Kirghizistan est également poursuivie pour travail dissimulé, emploi d'étrangers sans autorisation de travail salarié, soumission de personnes vulnérables à des conditions d'hébergement indignes et avec une rétribution inexistante ou insuffisante.

Deux hommes âgés de 33 ans, soupçonnés d'avoir participé au recrutement des vendangeurs en région parisienne, seront jugés à ses côtés. 

Trois morts en 2003

En septembre 2023, à la suite d'un signalement de riverains, l'inspection du travail procède à un contrôle et constate des conditions de vie portant "gravement atteinte à la sécurité, à la santé et à la dignité des occupants", selon la procureure Annick Browne.

Dans la foulée, la préfecture ordonne la fermeture de cet hébergement collectif mis à disposition par Anavim près de Reims (nord-est), en raison de conditions de vie jugées "insalubres" et "indignes".

Les vendangeurs étaient logés dans une maison en travaux et un hangar, dormant sur des matelas gonflables à même le sol, avec des douches de fortune, des toilettes inutilisables et de nombreuses anomalies électriques, détaille aussi le parquet.

Ils étaient en outre transportés de leur hébergement à leur lieu de travail, "entassés à l'arrière de camionnettes" sans sièges ni ouvertures. Ils travaillaient, de surcroît, "minimum dix heures par jour avec une unique pause déjeuner de 30 minutes", sans équipement de protection individuel et souvent avec des salaires "sans rapport" avec le travail accompli, relève le parquet.

Pour la première fois dans un procès sur le sujet des vendangeurs, le Comité Champagne, qui représente 16.200 vignerons, 130 coopératives et 370 maisons de Champagne, est, lui aussi, partie civile.

Les vendanges de 2023 dans la région avaient été émaillées d'incidents. Quatre personnes travaillant à la récolte du raisin sont notamment décédées lors d'un mois de septembre particulièrement chaud cette année-là.

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SOURCE:TRT français et agences
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