Le 3 avril dernier, L’After Foot de RMC, une émission emblématique du paysage sportif français, a fait l’objet de vives critiques après la diffusion d’un débat sur le prosélytisme religieux dans le sport.
Cette séquence, particulièrement controversée, a abordé de supposées “dérives communautaristes” et “séparatistes” dans le milieu du football, notamment sur les terrains amateurs.
L'ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a depuis été saisie par des auditeurs et prévoit de lancer une instruction.
Walid Acherchour, consultant dans l’émission L'After Foot, a décidé de se mettre en retrait après un débat islamophobe, dénonçant un manque de nuance et de responsabilité dans le traitement du sujet des dérives communautaristes dans le sport.
Prières, voiles, patriarcat…
Caroline Yadan, députée Renaissance, a souligné des pratiques qu’elle qualifie de “dérives”, notamment les prières dans les vestiaires ou les demandes de salles de prière, qu’elle considère comme des “signes de l’entrisme séparatiste” dans le sport.
Elle a également évoqué le port du voile, qu’elle associe à “un signe de patriarcat” et d’inégalité entre hommes et femmes.
Ses déclarations ont été largement critiquées pour leur caractère réducteur et pour le manque de nuance dans la présentation de ces sujets complexes.
Alors que certains chroniqueurs présents, comme Nicolas Jamain et Kévin Diaz, tentaient d’apporter une touche de nuance, les auditeurs ont estimé que l’émission n’avait pas suffisamment apporté de contradiction aux propos de Caroline Yadan, laissant ainsi une place trop importante à un discours perçu comme islamophobe.
Plusieurs personnalités du milieu du football ont exprimé leur indignation. Sébastien Abdelhamid, chroniqueur influent, a qualifié l’émission de “honte” et a dénoncé une stigmatisation des musulmans.
De son côté, Walid Acherchour, un des chroniqueurs réguliers de l'émission, a décidé de se mettre en retrait et déclaré être “heurté” par les propos tenus. Il a annoncé qu’il discuterait avec la direction de RMC pour trouver une solution face à cette situation.
L’animateur Gilbert Brisbois, absent lors de la polémique, a présenté ses excuses publiques en affirmant que l’émission avait “raté cette soirée”.
L’ARCOM lance une instruction
Le régulateur de l’audiovisuel, l'ARCOM, a indiqué avoir reçu plusieurs saisines de la part d’auditeurs, déplorant l'absence de contradiction face à ces propos discriminatoires et sans fondement scientifique.
L’ARCOM a annoncé ainsi qu’il allait instruire cette séquence de manière approfondie. Cette décision intervient alors que le contenu diffusé par RMC a suscité un véritable tollé, notamment sur les réseaux sociaux, où le hashtag #boycottafterfoot a été largement relayé.
