Après 598 jours d’offensive militaire israélienne à Gaza, le quotidien des Palestiniens est toujours rythmé de bombardements quotidiens au milieu d’une famine rampante et du délabrement des infrastructures sanitaires.
Des sources médicales indiquent qu'au moins 81 personnes ont été tuées dans des attaques israéliennes à Gaza depuis lundi matin, dont 53 dans la ville de Gaza.
C’est dans ce contexte que la controversée Fondation humanitaire pour Gaza a annoncé avoir commencé la distribution d'aide alimentaire à Gaza, et que d'autres camions d'aide seront livrés mardi, selon un communiqué.
L'organisation humanitaire privée, soutenue par les États-Unis et chargée officiellement de distribuer l'aide à Gaza dans le cadre d'un plan initié par Israël, a également nommé John Acree directeur exécutif par intérim après la démission de son ancien directeur, qui a accusé l’organisation de manquer d'indépendance.
Du reste, ce plan a déjà été rejeté par les Nations unies et condamné par les groupes de défense des droits humains, le jugeant éthiquement compromis et politiquement motivé.
“Ce plan de distribution est contraire à nos principes fondamentaux, notamment ceux d'impartialité, de neutralité et d'indépendance, et nous n'y participerons pas”, a déclaré la semaine dernière Farhan Haq, porte-parole adjoint de l'ONU.
La semaine dernière, le chef des affaires humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, a également critiqué la stratégie d'aide soutenue par les États-Unis et Israël, avertissant qu'il ne s'agissait pas d'un véritable effort pour aider les civils dans le besoin.
“Tout le monde souffre” à Gaza
Pendant ce temps, un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé affirme que “tout le monde souffre” à Gaza, alors que les hôpitaux manquent de fournitures médicales pour soigner les malades et que des blessures “horribles” sont enregistrées, tandis qu'Israël bloque l'aide et intensifie ses attaques.
La majorité des stocks de matériel médical sont épuisés à Gaza, tandis que 42% des médicaments de base, dont les analgésiques, sont en rupture de stock, a déclaré l'Organisation mondiale de la Santé.
“Nous sommes à zéro pour près de 64% du matériel médical, 43% des médicaments essentiels et 42% des vaccins”, a déclaré Hanan Balkhy, directrice régionale de l'OMS pour la Méditerranée orientale, aux journalistes à Genève.
Mme Balkhy a indiqué que l'OMS avait 51 camions d'aide humanitaire en attente à la frontière de Gaza, qui n'ont pas encore reçu l'autorisation d'entrer dans l'enclave palestinienne, où Israël a légèrement assoupli la semaine dernière le blocus total imposé début mars sur l'aide humanitaire.
Des populations “traités comme des boules de flipper”
C’est dans ces conditions que la population de Gaza est ballottée par de nombreux déplacements forcés dans diverses localités de l’enclave.
L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré que les plus de 2 millions d'habitants de Gaza sont “traités comme des boules de flipper” et sont continuellement contraints de “fuir à la recherche d'une sécurité qui n'existe pas”.
Dans une publication sur les réseaux sociaux, l'UNRWA a déclaré être ”à court de mots pour rendre justice aux souffrances” que la population de Gaza est contrainte d'endurer.
“Après près de 20 mois de guerre, les gens sont épuisés, désorientés, en deuil et constamment dans la peur”, a déclaré l'agence.
“Ces difficultés et cette incertitude doivent cesser”, a-t-elle ajouté.
Flou sur les négociations
Concernant les négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza, la presse américaine affirme que des “messages très différents” émanent du Hamas et des responsables américains, suite aux informations selon lesquelles le groupe palestinien aurait accepté une proposition de cessez-le-feu américaine pour Gaza.
L'envoyé américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a rejeté les informations selon lesquelles le Hamas aurait accepté sa proposition de cessez-le-feu à Gaza, contredisant ainsi les sources palestiniennes qui affirmaient que le groupe avait accepté l'accord, selon Axios.
L'envoyé américain a présenté les termes d'un accord de cessez-le-feu temporaire et de libération des otages, prévoyant un cessez-le-feu de 45 à 60 jours et la libération des prisonniers palestiniens en échange de 10 otages vivants et de 19 otages décédés.
“Cet accord est sur la table. Le Hamas devrait l'accepter”, a déclaré Witkoff à Axios, ajoutant qu'il acceptait de présider des négociations de fond en vue d'un cessez-le-feu permanent.
La guerre israélienne contre Gaza a fait au moins 53 977 morts et 122 966 blessés parmi les Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza.
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