FRANCE
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Violences policières: un étudiant algérien dénonce des agressions physiques, sexuelles et racistes
Adil, étudiant algérien de 25 ans, accuse plusieurs policiers de l’avoir violemment interpellé dans la nuit du 10 au 11 avril à Drancy, en Seine-Saint-Denis.
Violences policières: un étudiant algérien dénonce des agressions physiques, sexuelles et racistes
L’enquête #MeTooPolice du média Disclose recense 429 victimes de violences sexuelles impliquant des policiers. / Reuters
21 juin 2025

Citée par StreetPress, son avocate Maître Louise Paris a précisé que son client a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) le 30 avril pour dénoncer des violences physiques, sexuelles et verbales subies lors de son contrôle, de son transport et au commissariat. Une plainte a également été déposée auprès du procureur de Bobigny, le 3 juin.

Ce soir-là, Adil, qui sortait d’une soirée, est approché par des agents en civil. D’après son témoignage, ceux-ci ne portaient ni uniforme ni insigne, et l’un aurait simplement dégainé une arme. Craignant une agression, Adil affirme avoir demandé à vérifier leur identité. La situation dégénère lorsqu’ils commencent à fouiller ses papiers : l’étudiant déclare avoir été mis au sol, son visage écrasé par le pied d’un policier. Il raconte avoir mordu l’un des agents « par réflexe » alors qu’il suffoquait.

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Il évoque ensuite des violences répétées, notamment des décharges de Taser sous l’épaule, des coups dans les côtes et sur le visage, ainsi qu’un geste intrusif à l’intérieur de son pantalon. Deux témoins, dont les témoignages sont annexés à la plainte, confirment avoir vu plusieurs policiers s’acharner sur un homme seul au sol.

Selon la plainte, les violences se sont poursuivies lors de son transport au commissariat. « Ils m’ont dit : “Ferme-la, fils de p*” », raconte-t-il à StreetPress. Toujours selon le récit transmis par Maître Paris, des coups de Taser auraient été infligés durant le trajet, alors qu’il était menotté.

Au commissariat de Bobigny, l’étudiant décrit une série d’humiliations : agenouillé menotté, insultes racistes telles que « T’es pas chez toi ici » ou « Tu n’auras pas de kebab », et une fouille en sous-vêtements jugée dégradante. Il dit avoir demandé de l’aide sans succès. Il ne sera conduit à l’Unité médico-judiciaire qu’à 11h40 le lendemain, soit plus de douze heures après les faits.

Le médecin légiste note dix jours d’ITT et une vingtaine de lésions : hématomes, érosions, tuméfactions au visage, au torse, aux bras, aux genoux. Le rapport médical juge les constats « compatibles avec les faits allégués ».

Toujours selon Maître Paris, une confrontation a été organisée de manière informelle entre Adil et un policier, dans un « climat d’intimidation ». Pourtant, aucune trace de cette procédure n’apparaît dans les registres du parquet de Bobigny. La procédure initialement ouverte pour « outrage et rébellion » semble avoir été classée sans trace administrative.

Le cas d’Adil s’inscrit dans un contexte plus large. L’enquête #MeTooPolice du média Disclose recense 429 victimes de violences sexuelles impliquant des policiers ou gendarmes entre 2012 et 2025, dont 75 interpellées, souvent racisées. Un chiffre qui témoigne d’un phénomène structurel et d’un tabou persistant dans l’institution policière.


SOURCE:TRT français et agences
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