Au moins 50 personnes ont été tuées et plus de 100 autres ont été blessées par des tirs israéliens contre des gens qui se dirigeaient vers un centre de distribution d’aide alimentaire américain, annonce la défense civile de la bande de Gaza.
“Au moins 10 Palestiniens ont été tués et plus de 100 autres de tous âges, blessés en raison de tirs depuis des véhicules israéliens vers des milliers de citoyens qui se dirigeaient, tôt samedi matin, vers le site d’aide américaine à l’ouest de Rafah”, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré à l’Agence France-Presse le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Basal avant que le bilan ne soit revu à la hausse pour atteindre 50 morts.
Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a condamné “le nouveau massacre de la population affamée de Rafah”, au cours duquel au moins 30 personnes ont été abattues lorsque les forces israéliennes ont ouvert le feu sur des Palestiniens s'approchant d'un point d'aide humanitaire soutenu par les États-Unis, qualifiant cet acte de “génocide avec la complicité internationale et la participation américaine”.
“Ce qui s'est passé constitue un véritable crime de guerre”
Le Front populaire de libération de la Palestine (FPL)
“Ce qui s'est passé constitue un véritable crime de guerre”, a déclaré le groupe de gauche, qui a averti les Palestiniens, quelques jours auparavant, que les points de distribution d'aide humanitaire mis en place par Israël et les États-Unis étaient des “pièges mortels”.
“Nous exigeons une intervention internationale et arabe urgente pour mettre fin à ce massacre en cours et imposer des mécanismes stricts de responsabilisation à l'occupation criminelle, en plus de la levée immédiate du siège”, a déclaré le FPLP.
La situation est d’autant plus critique que les secouristes palestiniens dénoncent les diverses entraves aux secours. Les forces israéliennes empêchent les ambulances d'atteindre le site de l'attaque à Rafah pour porter secours aux blessés, déplore le directeur des services ambulanciers de Gaza à Al Jazeera.
“Les forces israéliennes empêchent les ambulances d'atteindre le site de l'attaque à Rafah pour porter secours aux blessés.
Les ambulanciers risquent leur vie pour secourir les blessés des bombardements israéliens à Rafah [car ils sont régulièrement la cible d'attaques directes]“, dénonce-t-il.
“Il n'y a pas assez d'ambulances pour faire face aux bombardements israéliens incessants.
Les centres de distribution d'aide sont devenus des lieux d'humiliation, et la communauté internationale doit les arrêter”, insiste-t-il.
Le Hamas se dit prêt à libérer les otages
Israël n’observe aucun répit dans les bombardements, malgré la poursuite des négociations indirectes. Le Hamas a remis sa réponse concernant la proposition de cessez-le-feu transmise par l’émissaire américain Steve Witkoff. Dans le cadre de cet accord, le mouvement de resitance palestinien s’est dit prêt à libérer 10 otages vivants et restituer 18 corps, en échange de prisonniers palestiniens. Le mouvement palestinien a toutefois insisté sur “la garantie d’un cessez-le-feu permanent et d’un retrait total d’Israël “, a précisé une source du Hamas à l’Agence France-Presse.
“Cette proposition vise à obtenir un cessez-le-feu permanent, un retrait complet de la bande de Gaza et à garantir l’acheminement de l’aide à notre peuple et à nos familles dans la bande de Gaza”, spécifie le Hamas dans le communiqué.
L’émissaire américain Steve Witkoff a jugé “totalement inacceptable” la réponse du Hamas à la proposition américaine, estimant qu’elle “ne fait que nous faire reculer”. “ Le Hamas doit accepter la proposition-cadre que nous avons présentée comme base pour des pourparlers indirects”, a-t-il insisté, ajoutant que ceux-ci pourraient démarrer “dès la semaine prochaine”.
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a, lui aussi, jugé “inacceptable” la réponse du Hamas, estimant qu’elle faisait “reculer le processus”, selon un communiqué de son bureau.
Risque de famine
Alors que la faim gagne du terrain, sur les marchés de farine de Gaza les prix s’envolent révèlent les difficultés économiques de la survie sous blocus : un kilo de farine, qui coûtait en moyenne 1,50 dollar, coûte aujourd’hui jusqu’à 20 dollars en raison des restrictions imposées par Israël.
Du reste, le mécanisme de distribution alimentaire mis en place par les Etats-Unis est de plus en plus décrié. S'exprimant depuis la ville de Gaza, Bassam Zaqout, de la Société palestinienne de secours médical, a affirmé que le mécanisme actuel de distribution de l'aide avait remplacé 400 anciens points de distribution par seulement quatre.
“Je pense que ce mécanisme de distribution de l'aide cache des intentions cachées”, a-t-il fait savoir à la presse. “Il ne répond pas aux besoins de la population, notamment des personnes âgées et des personnes handicapées”.
“Actuellement, seulement 1% environ des points de distribution de l'aide sont disponibles à Gaza. Parallèlement, diverses agences des Nations unies et organisations humanitaires internationales sont prêtes à exploiter 400 points de distribution pour faciliter l'acheminement de l'aide’, a déclaré M. Zaqout, ajoutant que “100 % de la population souffre de la faim”.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, la guerre israélienne contre Gaza a fait au moins 54 381 morts et 124 054 blessés parmi les Palestiniens. Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza a actualisé son bilan à plus de 61 700 morts, indiquant que des milliers de personnes disparues sous les décombres sont présumées mortes.
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