La communauté internationale a vivement réagi aux frappes militaires massives d'Israël contre l'Iran, qui ont visé des sites nucléaires et causant la mort de hauts responsables militaires iraniens, dont le chef d'Etat-major Mohammad Bagheri et le commandant des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami.
Cette escalade sans précédent a suscité des appels pressants à la désescalade et à la retenue de la part des Nations unies, des grandes puissances mondiales et des acteurs régionaux, inquiets du risque d'un embrasement généralisé au Moyen-Orient.
Le secrétaire général de l’ONU condamne l’escalade
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a dénoncé, dans un communiqué, cette montée des tensions au Moyen-Orient.
“Le secrétaire général condamne toute escalade militaire au Moyen-Orient”, a déclaré son porte-parole Farhan Haq. Guterres s’est dit “particulièrement préoccupé par les attaques israéliennes visant les installations nucléaires iraniennes, alors que des pourparlers sont en cours entre l’Iran et les États-Unis au sujet du programme nucléaire iranien”.
Il a rappelé que les États membres devaient “agir conformément à la Charte des Nations unies et au droit international” et a exhorté les deux parties à “faire preuve de la plus grande retenue et à éviter à tout prix une plongée dans un conflit plus profond, que la région ne peut se permettre”.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré dans une allocution diffusée sur YouTube que ses forces avaient frappé “le cœur du programme d’enrichissement nucléaire de l’Iran”.
De son côté, la télévision d’État iranienne a rapporté que les frappes israéliennes avaient tué plusieurs hauts responsables militaires, dont le général Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution.
Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a promis une “punition sévère” en représailles.
“Le régime sioniste a commis un crime dans notre cher pays aujourd’hui à l’aube, de ses mains sataniques et ensanglantées. Il a encore davantage révélé sa nature malveillante en frappant des zones résidentielles”, a-t-il déclaré.
Le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite et d’autres appellent à la retenue
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a qualifié les frappes israéliennes en Iran de “moment dangereux” et a exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue.
L’Arabie saoudite a également fermement condamné ces frappes :
“Le Royaume d'Arabie saoudite exprime sa ferme condamnation et sa dénonciation des agressions flagrantes israéliennes contre la République islamique d'Iran, qui portent atteinte à sa souveraineté et à sa sécurité et constituent une violation manifeste des lois et normes internationales”, a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères.
Trump évoque un retour aux négociations nucléaires
Le président américain Donald Trump a exprimé son espoir d’un retour de l’Iran à la table des négociations, après les frappes israéliennes contre Téhéran et d'autres villes.
Selon Jennifer Griffin, correspondante sécurité nationale pour Fox News, Trump a déclaré : “L’Iran ne peut pas avoir la bombe nucléaire, et nous espérons un retour aux négociations. Nous verrons. Plusieurs dirigeants iraniens ne reviendront pas”
Il a précisé avoir été informé des frappes à l’avance, mais a affirmé qu’aucune force militaire américaine n’y avait pris part.
Le Commandement central américain (CENTCOM) a été placé en état d’alerte, et Trump a indiqué que les États-Unis et Israël se défendraient en cas de riposte iranienne. L’administration américaine a récemment réapprovisionné le système de défense anti-aérienne israélien Iron Dome.
Le Japon, la Jordanie, Oman et la région Asie-Pacifique réagissent
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya, a déclaré que le Japon “condamne fermement” les frappes israéliennes et appelle à la retenue.
“La paix et la stabilité au Moyen-Orient sont extrêmement importantes pour le Japon, et nous exhortons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue”, a-t-il ajouté.
La Jordanie, par la voix de son porte-parole Mohammad Al-Momani, a déclaré qu’elle n’autoriserait aucune violation de son espace aérien: “La sécurité de la patrie est une ligne rouge. Le Royaume ne permettra pas que son territoire devienne un champ de bataille”.
Le sultanat d’Oman, médiateur clé dans les discussions Iran-États-Unis, a averti que les frappes israéliennes “menacent de faire disparaître toute solution diplomatique et de compromettre la stabilité de la région”.
En Asie-Pacifique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont exprimé leur vive inquiétude.
La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a exhorté à éviter toute rhétorique ou action risquant d'aggraver la situation. Elle a rappelé que le programme nucléaire et balistique de l’Iran représentait “une menace pour la paix et la sécurité internationales”.
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, a mis en garde contre le risque d’un conflit régional généralisé : “Cela aurait des conséquences catastrophiques pour le Moyen-Orient”. Il a affirmé que les ambassadeurs d’Israël et d’Iran en Nouvelle-Zélande seraient convoqués pour transmettre un message de désescalade urgent.
Enfin, l’ambassade de Chine à Téhéran a qualifié la situation sécuritaire en Iran de “grave et complexe”, appelant ses ressortissants et entreprises à renforcer leurs précautions.