Alors qu'à Téhéran de fortes explosions ont encore retenti dans la nuit, la population israélienne, notamment dans la région de Tel Aviv, a vécu au rythme des sirènes d'alerte et des appels à se réfugier dans les abris depuis vendredi et le lancement par Téhéran de ses représailles.
Les secours israéliens ont fait état de 2 morts et 19 blessés dans une zone résidentielle dans le centre d'Israël touchée par un projectile, à la suite d'une attaque iranienne de missiles tirés ce même samedi.
L'Iran a affirmé viser des "bases" et des "infrastructures militaires" israéliennes.
Sur CNN, l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Yechiel Leiter, a précisé que l'Iran avait lancé "environ 150" missiles balistiques en trois salves depuis vendredi. Les tirs ne devraient pas s'arrêter, a-t-il souligné, la République islamique possédant selon lui un arsenal de près de 2.000 missiles.
Vendredi soir, les pompiers avaient fait état de "plusieurs incidents majeurs" autour de Tel Aviv. Des images prises dans le centre de la ville côtière ont montré des flammes et de la fumée s'élevant d'un immeuble d'habitation, à la base duquel une explosion a creusé une large ouverture.
"Déclaration de guerre"
Vendredi matin, Israël a lancé une attaque massive sur le territoire iranien, visant plus de 200 sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés du pays.
L'armée israélienne a annoncé avoir "démantelé" une usine d'uranium à Ispahan (centre). Les dégâts sur ces installations comme sur le site de Fordo, au sud de Téhéran, sont mineurs, selon l'organisation iranienne du nucléaire.
Israël a aussi annoncé avoir frappé deux bases militaires dans l'ouest de l'Iran, affirmant que celle de Tabriz (nord-ouest) avait aussi été "démantelée".
Le centre pilote d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre) a été visé "plusieurs fois", selon la télévision d'Etat iranienne, qui a montré une épaisse fumée au-dessus de ses installations.
L'attaque, qui a aussi visé des immeubles résidentiels, a fait 78 morts et plus de 320 blessés dont une "large majorité de civils", selon le représentant iranien à l'ONU Amir Saeid Iravani.
Tôt vendredi, le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, ainsi que d'autres responsables dont le commandant de la force aérospatiale des Gardiens, Amirali Hajizadeh, ont été tués dans une frappe sur leur quartier général.
Le chef d'état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, et six scientifiques du programme nucléaire iranien ont également péri dans des frappes.
L’attaque israélienne intervient à deux jours d'un nouveau cycle de négociations indirectes, dont la tenue est désormais incertaine, prévu dimanche à Oman entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire iranien.
Malgré les appels à la désescalade lancés par la communauté internationale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà averti qu'il y en aurait "plus à venir", tandis que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé une "déclaration de guerre".
Fumée près de l'aéroport
A Téhéran, les médias locaux ont fait état samedi matin d'une explosion près de l'aéroport de Mehrabad, dans l'ouest de la capitale. Des flammes et des colonnes de fumée se sont élevées de la zone de l'aéroport, spécialisé dans les vols intérieurs et régionaux.
Auparavant, de fortes explosions avaient été entendues ailleurs dans la capitale, alors que la défense anti-aérienne était activée, selon l'agence officielle Irna, contre de nouvelles frappes israéliennes.
Dans la soirée, une foule s'était rassemblée dans le centre de Téhéran en soutien aux ripostes du régime, aux cris de "Mort à Israël, mort à l'Amérique !".
La dernière attaque israélienne contre l'Iran annoncée publiquement remonte à octobre 2024, quand Israël avait dit avoir mené des raids aériens sur des cibles militaires en représailles aux tirs de quelque 200 missiles iraniens vers son territoire.
Signe de l'extrême fébrilité dans la région, de nombreuses compagnies aériennes ont supprimé ou dérouté des dizaines de vols, tandis que les cours du pétrole ont flambé.