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Accord RDC - Rwanda : Le président Tshisekedi réitère sa demande de justice
Le président Félix Tshisekedi affirme que la paix reste fragile dans l'est du pays et exige que les responsables des atrocités soient tenus pour responsables.
Accord RDC - Rwanda : Le président Tshisekedi réitère sa demande de justice
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. / AFP
1 juillet 2025

Le président de la République démocratique du Congo a déclaré lundi que son gouvernement resterait ferme dans sa demande de justice et de responsabilité pour les victimes des atrocités commises dans la région orientale du pays, malgré un accord de paix récemment signé avec le Rwanda.

Dans une allocution à l'occasion du 65e anniversaire de l'indépendance du pays, Félix Tshisekedi a affirmé que l'accord signé à Washington, DC, le 27 juin, ouvre des perspectives inédites de paix pour les Congolais de l'est du pays, longtemps marqué par un conflit vieux de plusieurs décennies.

« Cela annonce une ère de paix durable, de coopération régionale et de prospérité partagée. Cela nous engage à reconstruire nos communautés, revitaliser nos économies et restaurer la dignité de chaque Congolais. Mais cette paix, aussi précieuse soit-elle, reste fragile ; elle nécessite un engagement indéfectible de nous tous – le gouvernement, les citoyens et les partenaires internationaux – pour la renforcer », a-t-il déclaré.

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« Nous continuerons à exiger que justice soit rendue aux victimes et que les responsables des atrocités soient tenus pour responsables. »

Restaurer l'autorité de l'État

Tshisekedi a affirmé que l'ambition du gouvernement reste sans équivoque : restaurer l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire national et œuvrer à l'établissement d'une paix réelle, durable et partagée dans toute la sous-région.

Il a salué le rôle des États-Unis et du Qatar dans le processus de médiation, qu'il a qualifié d'avoir ouvert un dialogue sincère entre le Congo et le Rwanda.

Un conglomérat de divers groupes rebelles dans l'est de la République démocratique du Congo a déclaré lundi que l'accord de paix négocié par les États-Unis entre le Congo et le Rwanda constitue « une étape, bien que limitée, mais utile ».

Cependant, Corneille Nangaa, coordinateur de l'Alliance Fleuve Congo (AFC), a indiqué que réduire la crise au Congo à un simple conflit entre Kigali et Kinshasa est une « tromperie inacceptable ».

L'AFC regroupe des groupes rebelles et des partis politiques, y compris le groupe rebelle M23.

« Cet engagement ne couvre qu'une infime partie des véritables causes du conflit. Les revendications légitimes de l'AFC/M23 demeurent. Elles ne peuvent être abordées que dans un cadre inclusif », a ajouté Nangaa dans un message marquant le 65e anniversaire de l'indépendance du Congo.

Un triomphe pour le Congo

L'accord de paix, signé vendredi par les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais, suscite l'espoir de mettre fin aux combats intenses dans l'est du Congo.

Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères du Congo, a décrit l'initiative non seulement comme une victoire diplomatique mais aussi comme un triomphe pour le peuple congolais.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a affirmé que l'accord repose sur un engagement à mettre fin de manière irréversible et vérifiable au soutien étatique aux groupes miliciens.

L'accord prévoit également une cessation des hostilités entre les armées des deux pays voisins.

Les affrontements entre le M23 et les forces gouvernementales dans l'est du Congo ont déplacé au moins 500 000 personnes et causé plus de 3 000 morts fin février, selon le Centre africain pour les études stratégiques.

Le groupe rebelle, soutenu par le Rwanda voisin selon l'ONU et les nations occidentales, contrôle désormais une partie importante du territoire dans l'est du Congo, y compris les capitales provinciales de Goma et Bukavu, qu'il a prises au début de l'année.

Discussions au Qatar

Nduhungirehe a ajouté à Anadolu que le Rwanda n'a aucun commentaire à faire sur la déclaration de l'AFC/M23.

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« Mais nous nous sommes engagés, dans l'accord de paix de Washington, à soutenir les négociations en cours à Doha entre ce mouvement et le gouvernement de la RDC », a-t-il ajouté.

Nangaa a noté que la coalition soutient les pourparlers de Doha, comme un cadre qui devrait imposer des discussions directes entre le groupe et le gouvernement rwandais.

« Aucune solution militaire ne peut résoudre durablement la crise congolaise », a-t-il affirmé.

Tshisekedi a longtemps refusé toute négociation avec le M23, une position que Nangaa a dénoncée comme une « trahison des générations futures ».

SOURCE:AA
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