Le président de la République démocratique du Congo a déclaré lundi que l'accord de paix avec le Rwanda visant à mettre fin à des décennies de violence dans l'est du pays ouvre la voie à « une nouvelle ère de stabilité ».
Riche en ressources naturelles, notamment en minéraux précieux, l'est de la RDC est en proie à des combats meurtriers qui ravagent la région depuis trois décennies.
Le conflit s'est intensifié au début de cette année lorsque les rebelles du M23, soutenu par le Rwanda, a lancé une offensive éclair, s'emparant de territoires, y compris des deux villes clés de Goma et Bukavu.
Après plusieurs tentatives de négociations infructueuses et avec une médiation menée par le Qatar entre Kinshasa et le M23 toujours en cours, les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais ont signé un accord de paix à Washington vendredi.
L'accord, décrit comme une étape importante vers la paix par l'Union africaine et les Nations unies, fait suite à une série de trêves et de cessez-le-feu négociés mais souvent rompus ces dernières années.
L'accord prévoit des dispositions pour le « respect de l'intégrité territoriale et l'arrêt des hostilités » dans l'est de la RDC, qui restent cependant à mettre en œuvre.
"Un accord historique"
Il inclut également des mesures économiques, mais avec peu de détails.
En avril, le président congolais a discuté d'un accord minier avec Massad Boulos, un homme d'affaires libano-américain et beau-père de la fille de Trump, Tiffany, désigné par le président comme conseiller principal pour l'Afrique.
« Cet accord signé par les ministres des Affaires étrangères de nos deux pays lors d'une cérémonie solennelle présidée par le secrétaire d'État américain, Marco Rubio... ouvre la voie à une nouvelle ère de stabilité, de coopération et de prospérité pour notre nation », a indiqué le président congolais Félix Tshisekedi dans un discours diffusé lundi pour marquer le 65e anniversaire de l'indépendance de la RDC vis-à-vis de la Belgique.
Tshisekedi a qualifié l'accord de paix d'« historique » et a déclaré qu'il représentait un « tournant décisif » pour mettre fin au conflit.
« Cet accord n'est pas seulement un document, c'est une promesse de paix pour les populations » affectées par le conflit dans l'est de la RDC, a-t-il ajouté.
Il a affirmé vouloir « rétablir pleinement l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire national », bien que de vastes zones soient depuis des mois sous le contrôle du groupe M23.
Le texte — négocié par le Qatar bien avant l'entrée en fonction de Trump — n'aborde pas explicitement les gains territoriaux du groupe anti-gouvernemental M23.
Les minéraux dans l'équation
Le groupe rebelle M23, comme les milices pro-Kinshasa qu'il combat, n'a jamais officiellement reconnu les cessez-le-feu précédents.
Des observateurs et certains habitants de Goma ont exprimé des craintes que l'accord de paix ne se traduise pas au-delà d'un geste symbolique.
Le front dans l'est de la RDC s'est stabilisé depuis février.
Cependant, les conflits se poursuivent entre les combattants du M23 et une myriade de milices locales qui mènent des tactiques de guérilla.
Le Rwanda nie fournir un soutien militaire au M23 mais affirme que sa sécurité est depuis longtemps menacée par des groupes armés, y compris les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), établies par des groupes ethniques Hutus liés aux massacres de Tutsis lors du génocide rwandais de 1994.
La RDC est le premier producteur mondial de cobalt et possède des gisements d'or et d'autres minéraux précieux, notamment le coltan, un minerai métallique essentiel à la fabrication de téléphones et d'ordinateurs portables.