Le Conseil des ministres du Mali a adopté mercredi un projet de loi controversé accordant au chef de la junte militaire cinq années supplémentaires au pouvoir.
Le général Assimi Goïta dirige cette nation ouest-africaine depuis qu'il a orchestré deux coups d'État en 2020 et 2021. Cette décision intervient après la dissolution des partis politiques par le régime militaire en mai dernier.
Selon le communiqué du gouvernement, le projet de loi prévoit une « révision de la Charte de la Transition, accordant au Chef de l'État un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025 ».
Cette mesure met en œuvre les recommandations des consultations du dialogue national organisées en avril et boycottées par les partis politiques.
Le projet de loi doit maintenant être ratifié par le Conseil national de transition, l'organe législatif supervisant la transition.
Situation sécuritaire
Début mai, le général Goïta a signé un décret de dissolution des partis politiques, dans un contexte de montée de l'opposition.
Cette décision a coïncidé avec une recrudescence des enlèvements d'activistes pro-démocratie dans la capitale, Bamako, et quelques jours après une manifestation de plusieurs centaines de militants.

Le Mali, pays enclavé situé dans la région semi-aride du Sahel, est plongé dans une instabilité politique qui a marqué l'Afrique de l'Ouest et centrale au cours de la dernière décennie.
Le pays a connu deux coups d'État militaires depuis 2020, alors qu'une insurrection menée par des groupes terroristes liés à al-Qaïda et à Daech s'est intensifiée.
Le pouvoir militaire avait promis un retour à un régime civil d'ici mars 2024, mais les élections ont été reportées et aucune nouvelle date n'a été fixée.