Le leader de l'opposition tanzanienne, Tundu Lissu, a déclaré lundi devant un tribunal qu'il avait été privé de ses droits juridiques fondamentaux et qu'il se défendrait lui-même contre une accusation de trahison passible de la peine de mort.
Le politicien, qui a été arrêté en avril, a affirmé devant une salle d'audience bondée qu'il n'avait pas eu accès de manière confidentielle à ses avocats depuis son incarcération.
« Pendant les 68 jours, ils n'ont pas été autorisés à me voir ou à me parler », a-t-il affirmé.
« Il est temps de laisser la place et de me permettre de faire ce que je dois faire. À partir de maintenant, je serai mon propre avocat », a-t-il ajouté.
Réformes électorales
Lissu a mené une charge vigoureuse contre le gouvernement, affirmant que son parti ne participerait pas aux élections sans réformes électorales significatives.
Portant une chemise arborant les mots « Pas de réformes, pas d'élection », Lissu a expliqué au juge que, bien qu'il n'ait pas encore été condamné, il avait été placé dans la section des condamnés à mort de la prison.
« Je suis sous surveillance constante jour et nuit », a-t-il fait savoir, ajoutant qu'on lui a également refusé la liberté de pratiquer sa religion.

Il a été arrêté à plusieurs reprises par le passé, mais c'est la première fois qu'il fait face à une accusation aussi grave.
Le parti de Lissu a accusé la présidente Samia Suluhu Hassan de revenir aux tactiques répressives de son prédécesseur, John Magufuli.
En mai, deux militants venus du Kenya et de l'Ouganda ont été arrêtés après s'être rendus en Tanzanie en solidarité avec le leader de l'opposition. Ces derniers ont affirmé avoir été victimes de torture et d'abus sexuels de la part des agents qui les ont détenus.