Par La Rédaction
L’ancien ministre et porte-parole du gouvernement camerounais a officialisé son ambition dans une lettre ouverte critiquant le régime de Paul Biya.
Démissionnaire la veille, Issa Tchiroma Bakary dénonce un "système à bout de souffle" et propose des réformes, dont un "fédéralisme choisi".
Issa Tchiroma Bakary, souvent appelé "Tchiroma", est un ingénieur de formation (ingénieur des chemins de fer, diplômé de France), né vers 1949 à Garoua (nord‑Cameroun). Sa carrière a débuté au sein de la Regifercam. Arrêté en avril 1984 après un coup d’État manqué, il a été emprisonné jusqu’en 1990. Il devient député en 1992.
Ministre des Transports jusqu’en 1996, il est expulsé de l’UNDP. En 2002, il co-fonde l’ANDP, puis crée en 2007 le FSNC, parti centriste proche du pouvoir, influent dans le Grand Nord où il est notable depuis 2023.
Sur le plan gouvernemental, il a occupé les postes de ministre de la Communication (2009–2019) puis de ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle depuis janvier 2019.
Jusqu’en 2018, Tchiroma soutenait fermement Paul Biya et était l'une des voix fortes du parti au pouvoir.
À l’approche de la présidentielle de 2025, il change de position en appelant ses militants à choisir librement leur candidat, tout en restant attaché aux institutions et au RDPC.
Paul Biya ne s'est pas encore officiellement prononcé sur sa candidature, même si plusieurs voix dans son camp le présente comme le candidat naturel du parti au pouvoir. Par ailleurs les textes du parti RDPC font de lui le “candidat statutaire” à la présidentielle.

Au pouvoir depuis 1982, le président camerounais Paul Biya, 92 ans, a entamé en novembre dernier sa quarantième année de règne à la tête du pays. C'est le deuxième chef d'État ayant le plus duré à la tête d’un pays, après le président de la Guinée équatoriale Obiang Nguema, 44 ans au pouvoir.