AFRIQUE
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Conflit en RDC : L'ONU constate de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité
La mission d'établissement des faits (FFM), mise en place par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, a déclaré avoir documenté des abus, notamment des exécutions sommaires.
Conflit en RDC : L'ONU constate de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité
Pendant 30 ans, l'est de la RDC, riche en minerais, a souffert des ravages des combats entre groupes armés locaux et étrangers. / Reuters
il y a 11 heures

Le groupe rebelle M23 et les forces armées de la RDC ainsi que leurs affiliés ont tous commis de graves violations des droits humains dans l'est de la République démocratique du Congo, ont déclaré vendredi des enquêteurs de l'ONU, avertissant de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Une mission d'enquête des Nations Unies sur la situation dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu en République démocratique du Congo a conclu dans un rapport que toutes les parties impliquées dans ce conflit dévastateur avaient commis des abus depuis la fin de 2024, y compris des exécutions sommaires et des violences sexuelles généralisées.

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Les conclusions "soulignent la gravité et l'ampleur des violations et abus commis par toutes les parties au conflit, y compris des actes pouvant constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", indique le rapport.

L'est de la RDC, une région frontalière du Rwanda et riche en ressources naturelles, subit des violences extrêmes depuis plus de trois décennies.

Depuis sa résurgence à la fin de 2021, le groupe rebelle M23 a pris le contrôle de vastes territoires dans cette région instable, déclenchant une crise humanitaire en spirale.

Une nouvelle flambée de violences a éclaté au début de cette année lorsque le M23 a capturé les villes clés de Goma et Bukavu, y établissant ses propres administrations.

Les gouvernements congolais et rwandais ont signé un accord de paix en juin, et Kinshasa a signé une déclaration de principes distincte avec le groupe rebelle M23 en juillet, incluant un "cessez-le-feu permanent" visant à mettre fin au conflit.

Cependant, la violence persiste sur le terrain.

‘Respect du droit international’

"Avec de nouveaux rapports de violations qui continuent d'émerger, les gouvernements congolais et rwandais doivent prendre des mesures urgentes pour garantir le strict respect du droit international par leurs propres forces nationales et les groupes armés affiliés, tout en cessant de soutenir ces derniers", suggère le rapport.

La mission d'enquête (FFM), établie par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU en février, a documenté l'incapacité de toutes les parties à protéger adéquatement les civils, notamment lors de la prise de Goma, ainsi que des attaques contre des écoles et des hôpitaux.

Le groupe rebelle M23, après avoir capturé des territoires, "s'est engagé dans une campagne d'intimidation et de répression violente à travers un schéma d'exécutions sommaires, de torture et d'autres formes de mauvais traitements", souligne le rapport.

La FFM a déclaré avoir "des motifs raisonnables de croire que des membres du M23 pourraient avoir commis... les crimes contre l'humanité de meurtre, de privation sévère de liberté, de torture, de viol et d'esclavage sexuel".

Elle a également accusé le Rwanda non seulement de soutenir le groupe rebelle M23, mais a constaté que ses forces armées avaient directement commis des violations sur le territoire de la RDC, tout en notant "des allégations crédibles concernant la présence clandestine de personnel des RDF au sein du M23". Le Rwanda a toujours nié toute violation dans le conflit en RDC.

Enfants soldats

Les enquêteurs ont également documenté de graves violations commises par les forces armées de la RDC et les groupes armés affiliés, comme les Wazalendo.

La FFM a notamment documenté "des assassinats délibérés de civils" par l'armée congolaise après des affrontements internes avec les Wazalendo.

Elle a également déterminé que des combattants Wazalendo avaient recruté des enfants de moins de 15 ans, y compris pour les utiliser dans des combats.

"Les atrocités décrites dans ce rapport sont horribles", a déclaré le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, dans un communiqué.

"Il est impératif d'enquêter rapidement et de manière indépendante sur toutes les allégations de violations afin de garantir la responsabilité et le droit des victimes à la vérité, à la justice et à des réparations, notamment des garanties de non-répétition."

Les travaux de la FFM prendront fin une fois qu'elle aura présenté ses conclusions au Conseil des droits de l'homme, qui entamera sa dernière session de l'année la semaine prochaine.

SOURCE DE L'INFORMATION:TRT Afrika and agencies
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