L'Afrique du Sud a dénoncé un rapport américain “profondément biaisé” mettant en lumière une “détérioration” de la situation des droits de l'homme dans le pays, quelques jours après que l'administration de Donald Trump a imposé des tarifs douaniers de 30 % sur de nombreuses exportations sud-africaines.
Dans son rapport annuel sur les droits de l'homme publié mardi, le département d'État américain a accusé l'Afrique du Sud d'avoir franchi “une étape substantiellement inquiétante vers l'expropriation des terres des Afrikaners et d'autres abus contre les minorités raciales”.
Touchée par les tarifs douaniers les plus élevés imposés par les États-Unis à un pays d'Afrique subsaharienne, l'Afrique du Sud est une cible régulière de Trump, qui a critiqué les lois sur la terre et l'emploi visant à corriger les inégalités raciales persistantes.
Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a réagi mardi en exprimant sa “profonde déception” face au rapport américain.
“Inexact et profondément biaisé”
“Nous estimons que ce rapport est un compte rendu inexact et profondément biaisé qui ne reflète pas la réalité de notre démocratie constitutionnelle”, a déclaré le ministère.
Une loi signée cette année par le président Cyril Ramaphosa et dénoncée par Trump permet l'expropriation de terres sans compensation dans des circonstances rares.
La question de la propriété foncière reste un sujet sensible en Afrique du Sud, où la majorité des terres agricoles est encore détenue par des Blancs, trois décennies après la fin de l'apartheid.
Pretoria espère toujours trouver un accord avec Washington, son troisième partenaire commercial, afin de sauver des dizaines de milliers d'emplois dans les secteurs de l'agriculture, de l'automobile et du textile, fortement dépendants du marché américain.