Le président américain Donald Trump avait menacé, vendredi, la Russie de nouvelles sanctions si elle ne cessait de "pilonner" l'Ukraine, ravagée par plus de trois ans de guerre.
"Dans la soirée, les Russes ont frappé le centre de Dobropillia", ville de la région de Donetsk. "Au moins 11 personnes ont été tuées et 30 autres blessées" et neuf bâtiments ont été endommagés, ont indiqué les secours sur la messagerie Telegram.

Un premier bilan de 4 morts avait été annoncé plus tôt par les autorités régionales.
Dans la région de Kharkiv, également dans l'est du pays, un drone a frappé une entreprise civile de la ville de Bogodoukhiv, a indiqué Oleg Sinogoubov, chef de l'administration militaire régionale.
"Malheureusement, une personne a été tuée, son corps carbonisé a été récupéré dans les décombres, l'examen médico-légal est en cours. Sept autres personnes ont été blessées", a-t-il écrit sur Telegram.
Le ministre de la Défense russe a de son côté annoncé avoir intercepté 31 drones russes dans la nuit.
Une attaque de drone a visé la raffinerie de Kirichi, dans la région de Leningrad, a indiqué Aleksandr Drozdenko, gouverneur de la région. "Les forces de défense aérienne ont abattu un drone en approche et en ont détruit un autre au-dessus du territoire de l'entreprise. La structure externe de l'un des réservoirs a été endommagée par la chute de débris", a-t-il annoncé sur Telegram.
Menaces de sanctions
Vendredi, la Russie a lancé une attaque massive de drones et de missiles sur les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, suscitant une forte réaction de Donald Trump.
"Compte tenu du fait que la Russie pilonne actuellement l'Ukraine sur le champ de bataille, j'envisage fortement des sanctions bancaires, des sanctions et des droits de douane à grande échelle contre la Russie jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu et un accord définitif sur la paix soient conclus", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.
Toujours vendredi, Washington a toutefois "temporairement suspendu" l'accès de l'Ukraine à son imagerie spatiale, a annoncé, le même jour, un porte-parole de la National Geospatial-Intelligence Agency (NGI).
Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, avait déjà confirmé mercredi que la transmission de renseignements à l'Ukraine avait été gelée.
Pour l'armée ukrainienne, les renseignements américains sont aussi importants que le matériel militaire dans la lutte contre l'offensive russe.
Donald Trump avait même ordonné lundi une pause dans l'aide militaire des Etats-Unis à l'Ukraine, après sa spectaculaire altercation, la semaine dernière, avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le président américain Donald Trump a déclaré néanmoins qu'il trouvait "plus facile" de traiter avec la Russie qu'avec l'Ukraine dans le cadre des efforts pour mettre fin à la guerre, quelques jours avant des pourparlers prévus en Arabie saoudite entre négociateurs américains et ukrainiens.
"Je trouve franchement qu'il est plus difficile de traiter avec l'Ukraine, qui n'a pas les cartes en main". "Il est peut-être plus facile de traiter avec la Russie", a fait savoir Donald Trump.
Le secrétaire d'État Marco Rubio "a souligné que le président Trump est déterminé à mettre fin à la guerre dès que possible et a insisté sur le fait que toutes les parties doivent prendre des mesures pour garantir une paix durable", au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Andriï Sybiga, a souligné la porte-parole américaine Tammy Bruce, vendredi.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, malmené ces dernières semaines par son homologue américain qui a repris à son compte l'argumentaire du Kremlin, a, de son côté, de nouveau réclamé l'instauration dans un premier temps d'une trêve des frappes aériennes, voyant dans la dernière salve une nouvelle preuve du peu de disposition de Moscou pour la paix.
Pour faire face au désengagement américain sur le continent, les 27 dirigeants européens ont donné, jeudi, leur feu vert au plan de la Commission européenne, baptisé "Réarmer l'Europe", qui vise à mobiliser 800 milliards d'euros pour augmenter les capacités de défense.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué, vendredi, les "progrès" réalisés par l'UE lors de ce sommet, estimant qu'ils constituaient un "pas en avant historique", selon une porte-parole de Downing Street.