Dans une lettre transmise au Premier ministre et révélée par Le Figaro, Emmanuel Macron ordonne au gouvernement d’"agir avec plus de fermeté et de détermination" face à l’Algérie.
"Les autorités algériennes ont fait le choix délibéré de ne pas répondre à nos appels" , indique-t-il, ajoutant que "désormais, nous n’avons pas d’autre choix que d’adopter une approche de plus grande fermeté".
“Se faire respecter et agir sans répit”
Parmi les premières mesures demandées, le président a chargé son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, de notifier la "suspension officielle de l’accord de 2013" concernant les visas diplomatiques et officiels, soulignant que "la France doit être forte et se faire respecter".
Macron précise que, face à la menace d’individus algériens dangereux, "il faut agir sans repos et sans répit". Il demande au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, de mettre en œuvre "immédiatement" des mesures pour expulser les personnes en situation irrégulière, notamment celles ayant purgé des peines de prison ou actuellement placées en centre de rétention.
Malgré la tension, le chef de l’État assure que son "objectif est de retrouver des relations efficaces et ambitieuses avec l’Algérie", en listant une série de contentieux dont les questions mémorielles, la dette hospitalière, les ingérences et les restitutions des sites d’essais nucléaires français en Algérie.
Il insiste cependant sur la nécessité de préserver "un lien" avec la majorité des Français d’origine algérienne, tout en appelant à la responsabilité de ceux qui peuvent décider la reprise des relations. "Ce n’est pas une rupture définitive, mais un appel à la responsabilité", conclut le président.
Ce tournant intervient après la dégradation rapide des relations franco-algériennes, marqué notamment par la reconnaissance par Paris de la “souveraineté marocaine” sur le Sahara occidental, les interpellations de plusieurs "'influenceurs algériens" et la condamnation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.