FRANCE
3 min de lecture
Dîner du Crif: devant Bayrou, le président du Crif critique la position de la France sur Gaza
Au dîner annuel du Crif, son président, Yonathan Arfi, n’a pas hésité à critiquer le gouvernement sur la question de la reconnaissance de la Palestine, tout en incendiant des figures politiques telles que Dominique de Villepin et Jean-Luc Mélenchon.
Dîner du Crif: devant Bayrou, le président du Crif critique la position de la France sur Gaza
Arfi s’est opposé à l’idée, évoquée par le président Emmanuel Macron, de reconnaître un État palestinien. / Reuters
4 juillet 2025

Le 39ᵉ dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s’est tenu jeudi soir à Paris, en présence de nombreuses personnalités politiques, dont le Premier ministre François Bayrou.

À cette occasion, le président du Crif, Yonathan Arfi, a prononcé un discours marqué par des prises de position politiques assumées, dans lequel il a vivement critiqué la position du gouvernement français sur la situation à Gaza.

En RelationTRT Global - France: au 39e dîner du Crif, la classe politique française attendue au grand complet

“Cette année encore, pour les Français juifs, l’heure est à l’inquiétude”, a déclaré Yonathan Arfi en ouverture, dénonçant une forme supposée de banalisation de l’antisémitisme dans le débat public et critiquant certaines figures politiques pour leurs prises de position jugées pro-palestiniennes. 

Sans le nommer explicitement, il a visé Dominique de Villepin, accusé d’avoir adopté “la faconde d’un Mélenchon des beaux quartiers”. 

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), a lui été nommément critiqué pour avoir “instrumentalisé” le conflit à Gaza à des fins électorales, selon Arfi, qui a affirmé vouloir “rendre résiduelle l’influence politique de LFI”.

Le gouvernement critiqué

Mais le gouvernement en a également pris pour son grade. Concernant la politique étrangère, Arfi a exprimé ses réserves sur la position française dans le contexte du conflit israélo-palestinien. 

Il a notamment critiqué la condamnation de la présence d’Israël au salon du Bourget, alors que la France soutient par ailleurs des frappes israéliennes sur des sites nucléaires iraniens. 

Évoquant le conflit entre Israël et l’Iran, il a critiqué “les positions erratiques de certaines diplomaties européennes” dont “celle de notre pays”.

Il s’est également opposé à l’idée, évoquée par le président Emmanuel Macron, de reconnaître un État palestinien, estimant qu’une telle décision en pleine guerre risquerait de donner une victoire symbolique au Hamas.

Le Premier ministre François Bayrou a quant à lui réaffirmé la position française d’équilibre entre la défense de la légitimité d’Israël et la nécessité d’une solution à deux États. 

Il a en outre insisté sur la condamnation des attaques du 7 octobre, la libération des otages et l’instauration d’un cessez-le-feu durable comme conditions préalables à la paix.

Bayrou a affirmé que, malgré “l’intimité de l’âme juive avec l’âme française”, la France pouvait légitimement faire part de ses préoccupations et de ses désaccords vis-à-vis des choix du gouvernement israélien, notamment en ce qui concerne la situation humanitaire à Gaza.

Le gouvernement a présenté plusieurs mesures complémentaires : renforcement de la plateforme Pharos, directives aux parquets, renforcement du parquet national spécialisé contre la haine en ligne. Le programme scolaire en Histoire devrait également inclure une étude plus approfondie des mouvements d’émancipation au Moyen-Orient.

Le discours de clôture de Yonathan Arfi a souligné la vigilance nécessaire, au-delà du contexte proche-oriental, pour faire face à ce qu’il qualifie de “menace durable” contre les Juifs de France.

En RelationTRT Global - Palestine: la diplomatie française est-elle sous l’influence du lobby sioniste?
SOURCE:TRT français et agences
Jetez un coup d'œil sur TRT Global. Partagez vos retours !
Contact us