MOYEN-ORIENT
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"Totalement inacceptable": l’ONU demande l’annulation des sanctions américaines contre Albanese
Les sanctions américaines contre l’experte de l’ONU, Francesca Albanese, suscitent de fortes inquiétudes et la crainte d’un dangereux précédent.
"Totalement inacceptable": l’ONU demande l’annulation des sanctions américaines contre Albanese
l’ONU demande l’annulation des sanctions américaines contre Albanese / Reuters
10 juillet 2025

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a appelé à l'"annulation rapide" des sanctions américaines contre Francesca Albanese  en raison de ses critiques de la politique américaine à Gaza.

Volker Türk a également appelé à la cessation des "attaques et menaces" contre les personnes nommées par l'ONU et d'autres institutions internationales dans sa déclaration de jeudi.

"Même face à de profonds désaccords, les États membres de l'ONU devraient s'engager de manière concrète et constructive, plutôt que de recourir à des mesures punitives", a-t-il déclaré.

Des défenseurs des droits humains se sont mobilisés pour soutenir l'experte principale de l'ONU sur les droits des Palestiniens, après que les États-Unis lui ont imposé des sanctions pour ses critiques envers Israël.

L'avocate italienne Francesca Albanese est rapporteuse spéciale sur les droits de l'homme dans les Territoires palestiniens occupés, l'une des dizaines d'experts nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, composé de 47 membres, pour rendre compte de questions mondiales spécifiques.

Elle critique depuis longtemps le traitement des Palestiniens par Israël et a publié ce mois-ci un rapport accusant plus de 60 entreprises, dont certaines américaines, de soutenir les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et les attaques militaires dans la bande de Gaza assiégée.

Intimidation et représailles

Jürg Lauber, représentant permanent de la Suisse auprès de l'ONU et président tournant du Conseil des droits de l'homme, a regretté les sanctions et a appelé les États à "s'abstenir de tout acte d'intimidation ou de représailles" contre les experts de l'organisme.

Mariana Katzarova, rapporteuse spéciale pour les droits de l'homme en Russie, a déclaré craindre que d'autres pays ne suivent l'exemple des États-Unis.

"C'est totalement inacceptable et cela ouvre la voie à tout autre gouvernement", a-t-elle indiqué à Reuters. "C'est une attaque contre le système des Nations unies dans son ensemble. Les États membres doivent se mobiliser et dénoncer cette situation."

La Russie a rejeté le mandat de Katzarova et refusé de la laisser entrer sur son territoire, mais elle n'a pas encore publiquement inscrit son nom sur la liste des personnes sanctionnées.

Israël accusé de génocide

Washington a déjà imposé des sanctions à des responsables de la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense pour crimes de guerre présumés à Gaza.

Une autre cour, la Cour internationale de justice (CIJ), examine une affaire portée par l'Afrique du Sud qui accuse Israël de génocide.

"Les États-Unis s'efforcent de démanteler les normes et les institutions sur lesquelles comptent les survivants de graves abus", a déclaré Liz Evenson, directrice de la division Justice internationale à Human Rights Watch.

L'ancien directeur de l'organisation, Kenneth Roth, a qualifié les sanctions américaines de tentative de "dissuader les poursuites pour crimes de guerre et génocide israéliens à Gaza".

Les États-Unis, autrefois l'un des membres les plus actifs du Conseil des droits de l'homme, s'en sont désengagés sous la présidence de Donald Trump, invoquant un parti pris anti-israélien.


SOURCE:TRT français et agences
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