Cette condamnation est intervenue en réaction aux propos du ministre israélien de la défense, Israël Katz, qui a déclaré qu'il avait chargé l'armée de préparer un plan de déplacement de tous les Palestiniens vers une "ville humanitaire" sur les ruines de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a condamné le projet israélien de déplacer de force les Palestiniens de Gaza vers Rafah, dans le sud du pays, avertissant que cette mesure créerait des "camps de concentration massifs" et aggraverait la crise humanitaire.
Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, a souligné à Al Jazeera English que l'agence "refuse catégoriquement tout déplacement forcé de population".
"Si cela se produit, cela poussera des dizaines de milliers de personnes, déjà déplacées à maintes reprises au cours de la guerre actuelle, mais aussi au fil des générations, vers le sud et l'inconnu", a mis en garde Mme Touma.
"Ce qu'il faut maintenant, c'est se concentrer sur la conclusion d'un cessez-le-feu et permettre à l'UNRWA d'acheminer les fournitures indispensables", a-t-elle dit.
Mme Touma a indiqué que l'UNRWA dispose de "plus de 6 000 camions en Égypte et en Jordanie, remplis de médicaments bientôt périmés, de denrées alimentaires périmées, et de produits d'hygiène".
"Tout ce que nous demandons, c'est la levée du siège, un cessez-le-feu et la permission à l'UNRWA et aux autres organisations des Nations Unies de faire leur travail", a-t-elle ajouté.
"Ville humanitaire"
Plus tôt, l'ONU avait tiré la sonnette d'alarme face aux déplacements massifs continus à Gaza et averti que plus de 700 000 personnes avaient été déracinées depuis la fin du cessez-le-feu en mars.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré avoir donné instruction à l'armée d'élaborer un plan pour reloger tous les Palestiniens dans ce qu'il a qualifié de "ville humanitaire" sur les ruines de Rafah, dans le sud de Gaza.
Au mépris des appels internationaux à un cessez-le-feu, l'armée israélienne poursuit depuis le 7 octobre 2023 une offensive brutale sur Gaza, tuant près de 57 800 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants. Les bombardements incessants ont détruit l'enclave et provoqué des pénuries alimentaires et une propagation de maladies.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.
Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre l'enclave.