La série de bombardements israéliens du 18 mars dernier à Gaza avec, à la clé, plus de 400 morts en un jour, marquait la rupture unilatérale du fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier.
Un tournant décisif dans cette guerre génocidaire du fait de l'intensité de l’agression et de la nouvelle orientation de l’offensive militaire, font remarquer des leaders d’opinion, des organismes du système de l’ONU , l’ONG israélienne Breaking silence et même la presse israélienne et les médias palestiniens.
Au-delà de la volonté affirmée du Premier ministre Netanyahu avec le soutien de Trump, de déporter les Palestiniens à l’étranger, des activistes israéliens et palestiniens soupçonnent Israël de vouloir tranformer Gaza en un immense “camp de concentration”.
Au bout d'un an et six mois d’offensive militaire israélienne, la superficie de l’enclave n’a cessé de se rétrécir.
Gaza comptait initialement 365 kilomètres carrés pour 2,5 millions d'habitants. Avec ses 4 110 habitants au kilomètre carré contre 385 pour Israël, Gaza est l'un des endroits les plus densément peuplés du monde, selon le Centre national spatial de France.
Désormais, les forces d’occupation israéliennes contrôlent 50% de Gaza, tandis que les Palestiniens sont contraints de s’entasser dans des zones de
plus en plus restreintes, déplore l’UNRWA. C’est dire qu'au moins deux millions d’habitants s'agglutinent sur 22 kilomètres carrés.
Depuis la reprise de la guerre le mois dernier, en violation de l’accord de trêve conclu le 19 janvier, Israël a doublé la taille de la zone tampon, l’étendant par endroits jusqu'à 3 kilomètres à l'intérieur de Gaza par endroits, selon une carte publiée par Israël.
Israël contrôle donc désormais 50% de Gaza, tandis que les Palestiniens sont contraints de se réfugier dans des zones de plus en plus restreintes.
La zone tampon et le corridor de Netzarim représentent au moins 50% de la bande de Gaza, souligne l'Autorité palestinienne en citant Yaakov Garb, professeur d'études environnementales à l'Université Ben Gourion, qui étudie les schémas d'utilisation des terres israélo-palestiniens depuis des décennies.
Dans sa logique de conquête territoriale, Netanyahu a déclaré qu'Israël envisage la création du corridor de Morag, traversant le sud de Gaza, isolant ainsi la ville de Rafah du reste du territoire. Le contrôle israélien sur Gaza est renforcé, compte tenu des zones d’où il a récemment ordonné l'évacuation des civils avant les attaques prévues.
“Zone humanitaire, pour un séjour de longue durée”
Les propos des journalistes et officiels israéliens confirment, par ailleurs, l’intention israélienne de construire des espèces de “camps de concentration” où seraient placés les Palestiniens.
Pour le site internet des journalistes israélo-palestiniens 972mag.com, l’intention israélienne de transformer l’enclave palestinienne en “camp de concentration” à défaut de la vider est explicite dans les propos du ministre israélien de la Défense dans une déclaration vidéo.
“L'attaque de l'armée de l'air contre les terroristes du Hamas n'était qu'une première étape. La phase suivante sera bien plus dure, et vous en paierez le prix fort. Bientôt, l'évacuation de la population des zones de combat reprendra”, a révélé Israël Katz.
“Si tous les otages israéliens ne sont pas libérés et si le Hamas n'est pas expulsé de Gaza, Israël agira avec une force sans précédent”, a poursuivi Katz. “Suivez le conseil du président américain : libérez les otages et chassez le Hamas, et d'autres options s'ouvriront à vous, y compris la réinstallation dans d'autres pays pour ceux qui le souhaitent. L'alternative est la destruction et la dévastation totales”.
Pour ce faire, l'armée israélienne multiplie au quotidien des bombardements, ciblant surtout des civils et des enfants privés d’aide alimentaire et de médicaments, le tout précédé d’ordres d'évacuation de Avichay Adraee, son porte-parole en langue arabe.
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