Emmanuel Macron s’est exprimé lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion des 31 pays soutenant l’Ukraine à Paris pour tirer le bilan de cette journée.
Le président français a commencé par insister sur le fait que les Européens étaient unis sur la question de l’Ukraine, ponctuant son intervention par les mots “unanimité” et “unis”. Les pays présents ont exprimé leur volonté de "construire cette paix par la force", a-t-il déclaré.
"Nous allons continuer de soutenir à court terme le peuple ukrainien", a indiqué le président français. Des officiers vont être envoyés en Ukraine pour identifier les besoins des Ukrainiens, afin de préparer l’armée de demain pour qu’elle dissuade l’armée russe d’intervenir.

31 pays se réunissent à Paris jeudi pour organiser l’aide à l’Ukraine en cas de paix avec Moscou. Emmanuel Macron a annoncé mercredi une aide militaire supplémentaire de deux milliards d’euros.
Les Européens ont également réaffirmé leur soutien militaire à l’Ukraine, en fournissant plus d’armes: l’Allemagne, la Suède et la Norvège vont ainsi accroître leur soutien militaire. Les prêts bancaires promis lors de la dernière réunion du G7 vont aussi être mis à disposition de l’Ukraine.
Concernant la Russie, les Européens font un constat amer: l’Ukraine et les États-Unis ont proposé un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, mais Moscou n’a pas répondu à l’offre, a souligné Emmanuel Macron.
“La Russie fait semblant de négocier et intensifie ses attaques en parallèle”, a-t-il estimé. De ce fait, les pays présents à Paris ont unanimement conclu que “le temps n’est pas à la levée des sanctions” envers la Russie, a-t-il ajouté.
“Il ne saurait y avoir une politique de levée des sanctions avant que la paix ne soit clairement établie. Nous avons donc l'intention de maintenir la pression économique", a-t-il insisté. La levée des sanctions est une demande répétée de Moscou depuis le début des discussions pour un cessez-le-feu menées par les États-Unis.
C’est au tour des Russes de rencontrer les émissaires américains pour discuter du cessez-le-feu en Ukraine. Les discussions ont débuté ce lundi matin. Hier, des négociations ont eu lieu avec la délégation ukrainienne.
La France et la Grande Bretagne pilotes de la future force européenne
Le deuxième axe de cette réunion parisienne concernait la préparation de l’après-guerre et une paix durable. C’est dans ce cadre que le duo franco-britannique a discuté de l’envoi d’une “force de réassurance”.
Le chef de l’État français a admis que tous les pays européens ne participeraient pas à cette formation comme l’Italie ou l’Espagne, certains pays ne voulant pas envoyer de soldats ou d’autres n’en ayant pas les moyens, a-t-il expliqué.
Le copilotage de cette coalition a été confié au duo franco-britannique au cours de cette réunion à l’ Élysée. Les chefs d’état major français et britannique vont se rendre en Ukraine dans quelques jours. Ces soldats ne seront pas sur la ligne de front, et n’auront pas vocation à se substituer à l’armée ukrainienne, a précisé Emmanuel Macron. En d’autres termes, leur rôle et leur mission ne sont pas encore clairement définis.
Emmanuel Macron a enfin insisté sur le réveil nécessaire des Européens en matière de sécurité, souhaitant également que les États-Unis fassent partie du scénario d’après-guerre en Ukraine, tout en rappelant qu’aujourd’hui, Washington demande que l’Europe prenne en charge sa sécurité.
S’ils ne veulent pas participer au scénario proposé par les Européens, "cela signifiera “la sortie de l'État de minorité politique, et c’est une bonne chose pour l’Europe”, a conclu Emmanuel Macron.