Le journal israélien Haaretz a accusé mercredi le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahu d’être responsable de l’effondrement du cessez-le-feu à Gaza.
Dans un éditorial, le quotidien affirme que “c'est Israël – et non le Hamas – qui empêche la mise en œuvre de l'accord et le retour des otages”.
Depuis mardi, l'armée israélienne pilonne la bande de Gaza par des frappes aériennes, tuant plus de 900 Palestiniens, blessant des centaines d’autres et mettant ainsi fin à un accord de cessez-le-feu qui avait permis un échange de prisonniers depuis janvier.
Le gouvernement israélien justifie la reprise des hostilités en accusant le Hamas d’avoir “refusé à plusieurs reprises” de prolonger la trêve et de libérer les captifs israéliens.

TRT Global - Le Hamas "n'a pas refermé la porte des négociations" a déclaré mercredi à l'AFP un dirigeant du mouvement, Taher al-Nounou, après les bombardements massifs et meurtriers menés par Israël sur Gaza et les menaces d'escalade du gouvernement israélien.
Un cessez-le-feu brisé par Israël, selon Haaretz
Haaretz réfute catégoriquement cette version des faits. Selon le quotidien, la 16ᵉ journée du cessez-le-feu aurait dû marquer le début des négociations sur la deuxième phase de l’accord, censée mener à la libération de tous les otages restants. “Israël a refusé”, déplore le journal.
Le gouvernement israélien aurait également rompu son engagement de se retirer du corridor de Philadelphie, situé à la frontière entre Gaza et l’Égypte, entre le 42ᵉ et le 50ᵉ jour de la trêve.
“De plus, Israël a suspendu l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et fermé les points de passage frontaliers. Cette décision, tout comme celle du ministre de l’Énergie d’interrompre l’approvisionnement, déjà limité, en électricité, constitue une violation flagrante de l’accord, qui stipulait que l’aide devait continuer à entrer tant que les négociations sur la deuxième phase étaient en cours”.
Un blocage volontaire des négociations
La première phase de l’accord s’est achevée début mars, mais Netanyahu a refusé d’ouvrir les discussions pour la deuxième phase. Au lieu de cela, il cherche à prolonger la première phase sans en modifier les termes.
Le Hamas s’oppose à cette approche et exige qu’Israël respecte ses engagements, notamment en entamant immédiatement la deuxième phase des négociations, qui prévoit un retrait total des troupes israéliennes de Gaza et un arrêt définitif des combats.
Haaretz critique également les affirmations de Netanyahou selon lesquelles le Hamas aurait rejeté toutes les propositions soumises par l’émissaire américain Steve Witkoff pour prolonger le cessez-le-feu.
“Toutes les propositions que le Hamas a reçues de Witkoff découlaient du refus d’Israël de respecter sa part de l’accord. Présenter le rejet de ces offres comme une justification pour reprendre les combats relève d’une manipulation malhonnête”, ajoute le journal.
Un assaut qui met en danger les otages
Le journal qualifie aussi de “mensonge supplémentaire” l'affirmation du Premier ministre israélien selon laquelle la reprise des combats vise à libérer les otages, qu’ils soient vivants ou décédés.
“C’est un autre mensonge. La pression militaire met en péril la vie des otages, celle des soldats israéliens et des habitants de Gaza, tout en réduisant en cendres ce qu’il reste du territoire”.
Depuis octobre 2023, l’offensive israélienne contre Gaza a coûté la vie à près de 50 000 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, et a fait plus de 112 000 blessés.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre Benyamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également l’objet d’une procédure devant la Cour internationale de justice pour génocide en raison de son offensive contre l’enclave palestinienne.