Eyal Golan est attendu pour un concert “caritatif” au profit du Magen David Adom, l’équivalent de la Croix-Rouge en Israël. Un événement qui suscite une vive polémique, en raison des déclarations violentes tenues par l’artiste à l’encontre des Palestiniens de Gaza.
“Brûler Gaza”
Dès le 7 octobre 2023, Eyal Golan avait publié un message sur Instagram appelant à “brûler Gaza”. Quelques jours plus tard, il avait déclaré à la télévision qu’il fallait “éliminer Gaza” et qu’il ne devait “pas y rester âme qui vive”.
Selon The Times Of Israël, il aurait réitéré ces propos lors d’un concert de soutien aux soldats israéliens, en pleine offensive meurtrière contre l’enclave palestinienne.
Ces appels explicites à l’extermination, ont suscité l’ouverture d’une enquête par le procureur général d’Israël à l’été 2024.
Une décision tardive et ambiguë qui viserait moins à faire justice qu’à montrer à la Cour internationale de justice qu’Israël enquête, comme le droit international l’y oblige, sur les incitations au génocide.
Appel à l’interdiction
Le groupe parlementaire La France insoumise a appelé, dans un communiqué publié le 23 avril, à l’interdiction immédiate du concert.
“Eyal Golan ne doit pas venir chanter les louanges du génocide à Paris”, peut-on lire. Le parti dénonce un événement qui serait un “véritable porte-voix pour les soutiens du génocide à Gaza”.
Les députés insoumis rappellent également que le chanteur a bénéficié du soutien d’Itamar Ben Gvir, ministre israélien d’extrême droite, connu pour ses propos ultranationalistes et anti-arabes.
Pour LFI, laisser Eyal Golan se produire à Paris reviendrait à banaliser un discours de haine et à insulter la mémoire des milliers de victimes palestiniennes.
D’autant plus que la venue d’Eyal Golan en France soulève des questions juridiques sérieuses.
L’article 211-2 du Code pénal français prévoit que la provocation directe au génocide, même non suivie d’effet en France, est punissable de sept ans de prison et de 100 000 euros d’amende.
Des soldats israéliens ont révélé que leur armée a délibérément rasé une vaste bande de territoire à l’intérieur de Gaza pour créer une “zone de mise à mort”, où toute personne pénétrant l’espace défini était considérée comme une cible à éliminer.
Lorsque cette provocation entraîne des conséquences concrètes, la réclusion criminelle à perpétuité peut être prononcée.
Dans ce contexte, la tenue d’un concert par un artiste ayant tenu de tels propos constitue un risque juridique non négligeable pour les organisateurs et les autorités françaises.
D’autant que l’événement, prévu pour accueillir plus de 4 500 spectateurs, pourrait aussi engendrer des troubles à l’ordre public.