Saura-t-on un jour le véritable bilan, côté israélien de la guerre de 12 jours qui a opposé Israël à l’Iran du 13 au 25 juin dernier ?
Outre la censure israélienne qui interdit toute publication portant atteinte à la “sécurité nationale”, il y a le traitement médiatique en occident qui véhicule généralement l'idée de “l'invincibilité de l'armée israélienne” au Moyen-Orient.
La guerre de 12 jours a en effet remis en question quelques certitudes auprès de l’opinion publique israélienne.
L’Iran a frappé au cœur du dispositif de défense israélienne en endommageant, pour la première fois, une partie du quartier général de l'armée à Hakirya le 13 juin, explique l'Orient le Jour. “En s’en prenant au ‘Pentagone israélien’, Téhéran a levé le voile sur les vulnérabilités d'Israël”.
En Israël, le percement des célèbres systèmes de défense antimissile du pays a été un choc, et les autorités ont dû émettre des avis avertissant qu'ils n'étaient “pas hermétiques”.
L'analyse des données du Telegraph montre que les systèmes de défense combinés américains et israéliens ont globalement bien fonctionné, mais laissaient passer environ 16 % des missiles au septième jour de la guerre.
Raviv Drucker de Channel 13, l'un des journalistes les plus connus en Israël, a déclaré au quotidien Britannique : “Il y a eu beaucoup de tirs de missiles [iraniens] sur des bases de l'armée, sur des sites stratégiques dont nous ne parlons toujours pas à ce jour... Cela a créé une situation où les gens ne se rendent pas compte de la précision des Iraniens et de l'ampleur des dégâts qu'ils ont causés dans de nombreux endroits.”
Cinq bases militaires touchées
Selon les informations du Daily Telegraph, malgré le “dôme de fer”, l’Iran a réussi à bombarder cinq bases militaires israéliennes au cours de la guerre de 12 jours, selon des données satellitaires.
Ces données diffusées par The Telegraph après une analyse des universitaires américains de l'université d'État de l'Oregon (spécialisés dans l'utilisation des données radar par satellite pour détecter les dommages causés par les bombes dans les zones de guerre), révèlent que six missiles tirés par Téhéran ont touché cinq bases militaires en Israël. Il s’agit des bases de Zipporit (nord), Irtah et Glilot (Centre) enfin Beith Nehemia et Tel Nof Airbase (Sud).
Parmi les sites israéliens visés figurent une importante base aérienne, un centre de collecte de renseignements et une base logistique.
Les autorités israéliennes qui censurent la publication de toute information relative aux sites militaires n'ont publié aucune information concernant ces attaques.
Contactée vendredi par le Telegraph, l'armée israélienne a déclaré qu'elle ne ferait aucun commentaire sur les taux d’interception de missiles ou sur les dommages causés à ses bases.
“Ce que nous pouvons dire, c'est que toutes les unités concernées ont maintenu une continuité fonctionnelle tout au long de l'opération”, a assuré un porte-parole.
Le Telegraph estime que 16 % des missiles iraniens ont atteint Israël en franchissant les systèmes de défense aérienne, ce qui correspond au taux de réussite de 87 % dans l’interception des missiles, déclarés par l'armée israélienne.
Ces frappes sur les installations militaires s'ajoutent à 36 autres frappes qui ont percé les systèmes de défense aérienne israéliens, causant des dommages importants aux infrastructures résidentielles et industrielles.

Ces informations n’ont pas été rendues publiques par les autorités israéliennes et ne peuvent être rapportées depuis l’intérieur du pays en raison des lois strictes de censure militaire.
À Téhéran, les autorités crient victoire et célèbrent l’effondrement du mythe de l'invincibilité de l'armée israélienne dans la région. Le guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei a affirmé dans un message à la nation au lendemain du cessez-le-feu, avoir infligé une “gifle cinglante” aux États-Unis et que le régime israélien a “failli s’effondrer”.
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