"La France, en tant que pays avec un poids politique et membre permanent du Conseil de sécurité, a la capacité d'orienter les solutions justes et de pousser à la fin de l'occupation ainsi qu'à l'accomplissement des aspirations du peuple palestinien", a déclaré Mahmoud Mardawi, un dirigeant du mouvement palestinien.
Dans une interview diffusée mercredi sur France 5, le président français a annoncé que Paris pourrait reconnaître un Etat palestinien "en juin" à l'occasion d'une conférence que la France coprésidera avec l'Arabie saoudite aux Nations unies à New York.
"On doit aller vers une reconnaissance (de l'Etat palestinien) et donc dans les prochains mois on ira", a-t-il dit.
"Notre objectif c'est, quelque part en juin, avec l'Arabie saoudite de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs", a-t-il ajouté.
La conférence que Paris et Ryad coprésideront à New York vise la création d'un Etat palestinien et, a précisé M. Macron, la reconnaissance d'Israël par "tous ceux qui défendent la Palestine".
"Nous accueillons favorablement (ces) déclarations", a dit Mahmoud Mardawi, "et considérons cela comme une étape importante qui, si elle est mise en oeuvre, constituerait un changement positif dans la position internationale" à l'égard des droits du peuple palestinien.
Dans la ville de Gaza, les réactions étaient généralement positives tandis qu’Israël a critiqué toute reconnaissance d'un Etat palestinien.
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a réagi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.
"Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage", a-t-il écrit mercredi soir sur le réseau social X.
Les appels à une "solution à deux Etats", palestinien au côté de celui d'Israël, se sont multipliés depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023.
Près de 150 pays reconnaissent l'Etat palestinien. En mai 2024, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin.
La solution à deux Etats reste toutefois rejetée par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
"Famine" à Gaza
Jeudi, les bombardements israéliens sur la bande de Gaza se sont poursuivis jusque tard dans la nuit, dans le sud de la bande de Gaza
La Défense civile palestinienne a annoncé vendredi la mort de 10 membres d'une même famille parmi lesquels sept enfants dans une frappe israélienne nocturne à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Âgées de 3 à 58 ans, les victimes ont été tuées dans une frappe aérienne qui s'est produite aux alentours de 03H30 (00H30 GMT), a déclaré Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes.
Le Réseau des organisations non gouvernementales palestiniennes a affirmé, jeudi, que la bande de Gaza était entrée dans un état de "famine" après l'épuisement des réserves de nourriture, de médicaments et de carburant, appelant à une intervention internationale pour mettre fin à la crise.
Le réseau a déclaré dans un communiqué que "la bande de Gaza est entrée dans une phase avancée de famine après que la grande majorité des vivres, de l'aide médicale, du carburant et des produits d'hygiène ont été épuisés, et que les boulangeries et de nombreuses cuisines communautaires ont cessé de fonctionner."
Le réseau a appelé l'Autorité palestinienne et les Nations unies à déclarer la bande de Gaza zone de famine et à ce que toutes les parties assument leurs responsabilités face à cette "catastrophe sans précédent".
Il a également appelé à "une intervention internationale pour fournir une protection internationale au peuple palestinien, ouvrir tous les points de passage de la bande de Gaza et assurer la mise en place de couloirs humanitaires sûrs pour l'entrée de l'aide humanitaire et du personnel médical et de secours".
Elle a souligné que cela survient "à la lumière d'un silence international honteux et d'une complicité suspecte, alors que le gouvernement d'occupation israélien a violé ses obligations internationales en tant que puissance occupante tenu d'autoriser l'entrée de la nourriture, des médicaments et d'aide humanitaire dans la bande de Gaza".