Vendredi, Donald Trump a intenté une action en justice contre le Wall Street Journal (WSJ) et son propriétaire Rupert Murdoch, réclamant au moins 10 milliards de dollars de dommages et intérêts pour un article affirmant qu’il aurait rédigé une lettre d’anniversaire à caractère lubrique adressée au financier déchu Jeffrey Epstein.
“Nous venons de déposer une plainte FULGURANTE contre tous ceux qui ont participé à la publication de cette fake news, malveillante et diffamatoire dans le torchon inutile qu’est le Wall Street Journal”, a écrit Trump sur son réseau social Truth Social.
Le WSJ avait révélé jeudi qu’une lettre de Trump figurait dans un album commémoratif réalisé pour les 50 ans d’Epstein. Ce souvenir relié en cuir aurait été compilé en 2003 par l’ex-collaboratrice de longue date d’Epstein, Ghislaine Maxwell, aujourd’hui condamnée pour trafic sexuel de mineurs.
La plainte, qualifiée par Trump d’”action judiciaire historique”, vise les journalistes Khadeeja Safdar et Joseph Palazzolo (auteurs de l'article), le journal, ses maisons mères News Corp et Dow Jones, Rupert Murdoch lui-même, ainsi que le dirigeant de News Corp, Robert Thomson.
“Une supercherie”
Déposée devant un tribunal fédéral de Miami, la plainte accuse les défendeurs de “manquements journalistiques flagrants” et affirme que les accusations du WSJ sont “fausses, diffamatoires, non fondées et dénigrantes”.
“J’espère que Rupert et ses ‘amis’ se réjouissent à l’idée de passer de nombreuses heures en dépositions et témoignages”, a ajouté Trump sur Truth Social.
L’article du WSJ intervient alors que Trump est secoué par les révélations sur les “Epstein files”, des documents gouvernementaux que le ministère de la Justice refuse toujours de rendre publics.
Cette affaire provoque de profondes divisions au sein même du mouvement MAGA (Make America Great Again), popularisé par Trump durant ses campagnes présidentielles de 2026 et 2024.
La semaine dernière, le ministère de la Justice a conclu qu’Epstein était mort par suicide en 2019 et qu’il n’existait “aucune liste de clients”, ce qui a suscité la colère d’une partie de la base MAGA.
Trump a qualifié le scandale Epstein de “supercherie” et exhorté ses partisans à tourner la page — même si beaucoup continuent de réclamer la publication complète des documents, notamment de la fameuse “liste de clients” que la procureure générale Pam Bondi affirmait en février avoir “posée sur son bureau”.