POLITIQUE
3 min de lecture
Boycott en série au festival Victorious après la censure d’un groupe irlandais
L’affaire a éclaté lorsque le concert de “The Mary Wallopers” a été interrompu après l’apparition d’un drapeau palestinien sur scène.
Boycott en série au festival Victorious après la censure d’un groupe irlandais
Interruption du concert du groupe folk irlandais The Mary Wallopers / Getty Images
24 août 2025

Le festival britannique Victorious, qui se tient chaque année à Portsmouth, est au cœur d’une polémique après l’interruption du concert du groupe folk irlandais The Mary Wallopers. Accusant les organisateurs de les avoir “réduits au silence” pour avoir brandi un drapeau palestinien et scandé “Free Palestine”, le groupe a provoqué une vague de solidarité parmi d’autres artistes, qui ont annoncé leur retrait de l’événement.

 Une vague de retraits en signe de protestation

 Quelques heures seulement avant leur passage, plusieurs groupes ont annulé leur participation. Parmi eux, les Britanniques de The Last Dinner Party, le groupe rock irlandais The Academic et les musiciens de Cliffords.

Dans un communiqué publié sur Instagram, The Last Dinner Party ont dit être “indignés par la décision de réduire au silence The Mary Wallopers” et ont accusé les organisateurs de “censure politique”.

“Nous ne pouvons pas, en conscience, jouer dans un festival qui empêche les artistes d’exprimer leurs opinions”, a renchéri The Academic.

Quant à Cliffords, ils ont affirmé qu’ils refusent de jouer s’ils doivent être censurés pour avoir montré leur soutien au peuple palestinien. 

 Des versions contradictoires

 L’affaire a éclaté vendredi soir, lorsque The Mary Wallopers ont affirmé que leur concert avait été interrompu après l’apparition d’un drapeau palestinien sur scène.

“Notre vidéo montre clairement un membre de l’équipe du festival retirant le drapeau, interférant avec notre spectacle, puis le son a été coupé après le chant de Free Palestine”, ont accusé les musiciens.

 De leur côté, les organisateurs du festival ont d’abord défendu leur décision, expliquant que le groupe avait enfreint une règle interdisant les drapeaux de tout type pour des “raisons de sécurité”. Ils avaient affirmé que la coupure du son était liée à “un chant discriminatoire”, et non à la prise de position pro-palestinienne.

Mais face aux critiques croissantes et à l’ampleur du boycott, les organisateurs ont finalement présenté des excuses officielles.

“Nous n’avons pas géré la communication de nos règles avec assez de sensibilité ni suffisamment en amont. Cela a mis le groupe et notre équipe dans une position difficile. Nous tenons à nous excuser sincèrement”, ont-ils déclaré sur Instagram.

Reconnaissant que le son avait bien été coupé, comme le montrait la vidéo du groupe, les organisateurs ont assuré qu’ils soutenaient “pleinement le droit des artistes à exprimer leurs opinions dans le respect de la loi et de l’esprit inclusif du festival”.

Pour tenter d’apaiser les tensions, ils se sont engagés à verser “un don substantiel” à des organisations humanitaires venant en aide au peuple palestinien.

 Un festival fragilisé

Cette controverse jette une ombre sur la dernière journée du festival, qui devait accueillir des têtes d’affiche prestigieuses comme Kings of Leon, Bloc Party, Gabrielle et The Reytons.

Le boycott de plusieurs groupes soulève toutefois des questions plus larges sur la place de la liberté d’expression dans les festivals et sur la difficulté pour les organisateurs de concilier gestion logistique, neutralité affichée et prises de position politiques des artistes.

Jetez un coup d'œil sur TRT Global. Partagez vos retours !
Contact us