MOYEN-ORIENT
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Gaza : des tirs israéliens près d’un centre d’aide tuent au moins 70 Palestiniens
Au moins 70 Palestiniens ont été tués et des centaines d'autres blessés mardi à Gaza par des tirs de chars, de mitrailleuses et de drones israéliens, alors qu’ils cherchaient à obtenir de l’aide humanitaire.
Gaza : des tirs israéliens près d’un centre d’aide tuent au moins 70 Palestiniens
Avec plus de 70 morts, mardi est devenue la journée la plus meurtrière enregistrée autour des sites d’aide de la GHF. / Reuters
18 juin 2025

La ville de Khan Younès a été le théâtre mardi d’un nouveau massacre, alors que les attaques contre les civils affamés se multiplient depuis le 26 mai. 

Au moins 70 Palestiniens ont été tués et des centaines d'autres blessés mardi à Gaza par des tirs de chars, de mitrailleuses et de drones israéliens, alors qu’ils cherchaient à obtenir de l’aide humanitaire. 

Les tirs ont visé une foule de civils rassemblés le long de la route principale à l’est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Il s’agit de l’attaque la plus sanglante depuis le lancement, il y a trois semaines, de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par Israël et les États-Unis, censée distribuer de la nourriture dans le territoire assiégé.

Le bilan pourrait encore s’alourdir, préviennent les médecins de l’hôpital Nasser, où sont traités de nombreux blessés dans un état critique.

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Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile de Gaza, plus de 200 personnes ont été blessées. Il a décrit une scène d’horreur : “Des drones israéliens ont tiré sur les civils. Quelques minutes plus tard, des chars ont bombardé la foule. Il y avait des centaines de personnes venues espérer un sac de farine”

D’autres journalistes et témoins rapportent depuis Gaza que les tirs de chars, de mitrailleuses lourdes et les frappes de drones “pleuvaient sur la foule”.

Avec plus de 70 morts, mardi est devenue la journée la plus meurtrière enregistrée autour des sites d’aide de la GHF. Le précédent bilan le plus lourd datait de la veille, lundi, avec 38 morts, majoritairement dans la région de Rafah.

Depuis le lancement de la GHF le 26 mai, plus de 300 Palestiniens ont été tués et plus de 2 000 blessés alors qu’ils tentaient de récupérer de l’aide alimentaire.

Face à ce nouveau massacre, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réclamé que les responsables rendent des comptes. 

“Le Secrétaire général condamne fermement la perte de vies civiles à Gaza, où des personnes sont une nouvelle fois prises pour cible alors qu’elles tentent simplement de se nourrir. C’est tout simplement inacceptable”, a déclaré son porte-parole adjoint, Farhan Haq, depuis New York.

“Déchiquetés”

Selon le journaliste Tareq Abu Azzoum, citant des sources médicales de l’hôpital Nasser, de nombreuses victimes sont “méconnaissables”, certaines ayant été littéralement “déchiquetées” par les frappes.

La Fondation humanitaire pour Gaza a commencé à distribuer une aide alimentaire extrêmement limitée à la fin du mois de mai, après qu’Israël a partiellement levé un blocus total de près de trois mois sur la nourriture, les médicaments et les biens essentiels, une situation qui avait plongé la population dans un risque imminent de famine. 

Mais en dehors de cette aide, aucune autre n’a été autorisée à entrer, maintenant de fait le blocus est en place.

L’ONU et les grandes organisations humanitaires internationales ont refusé de collaborer avec la GHF, dénonçant une structure qui, selon elles, sert davantage les intérêts militaires d’Israël que les besoins humanitaires. 

Elles soulignent également qu’elle contourne les ONG ayant des décennies d’expérience sur le terrain à Gaza.

Face aux nombreuses fusillades survenues à proximité des centres de distribution — désormais quasi quotidiennes — l’armée israélienne affirme systématiquement que ses soldats ont tiré des coups de semonce contre des “suspects” approchant de leurs positions.

Pendant ce temps, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a renouvelé mardi son appel pour qu’Israël autorise l’entrée de carburant à Gaza, afin d’éviter l’effondrement total du système hospitalier.

“Depuis plus de 100 jours, aucun carburant n’est entré à Gaza. Toutes les tentatives de récupération de stocks ont été refusées”, a déclaré Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens.

Seuls 17 des 36 hôpitaux de Gaza sont encore partiellement fonctionnels. Ils disposent d’environ 1 500 lits, soit 45 % de moins qu’avant le début de l’offensive israélienne.

La guerre israélienne menée à Gaza a tué au moins 55.493 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de l’enclave assiégée.

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