UNION EUROPÉENNE
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Europe en alerte face au sommet Trump-Poutine: l’avenir de l’Ukraine en jeu
L’UE, reléguée au second plan dans la gestion du dossier ukrainien, réaffirme que toute décision sur l’avenir du pays doit être prise avec la participation directe de Kiev.
Europe en alerte face au sommet Trump-Poutine: l’avenir de l’Ukraine en jeu
La Russie a mené des raids en Ukraine / AP
11 août 2025

L’Union européenne convoquera lundi une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères pour discuter des enjeux du sommet Trump-Poutine, prévu vendredi en Alaska. À Bruxelles, les inquiétudes se cristallisent autour du risque qu’un accord bilatéral entre Washington et Moscou soit conclu au détriment de Kiev et sans réelle consultation des Européens, déjà relégués au second plan dans la gestion du dossier ukrainien.

Cette inquiétude est alimentée par les récentes déclarations de Donald Trump, évoquant ouvertement la possibilité d’un échange de territoires pour mettre fin à un conflit qui, depuis février 2022, a bouleversé l’architecture de sécurité européenne. Moscou, de son côté, continue de poser des conditions jugées inacceptables par Kiev : reconnaissance de l’annexion de la Crimée et cession de quatre régions partiellement occupées — Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson.

L’Europe marginalisée dans les négociations

Pour de nombreux diplomates, l’absence — à ce stade — de confirmation officielle de la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky au sommet d’Alaska présente un risque de contournement politique. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a rappelé avec fermeté que “toute négociation sur l’avenir de l’Ukraine doit inclure l’Ukraine elle-même et l’Union européenne”. 

L’avertissement vise à prévenir un scénario où Washington et Moscou s’entendraient sur une feuille de route sans l’aval de Kiev, imposant de facto un règlement défavorable au pays.

Ce week-end, la tension est montée d’un cran, Zelensky a enchaîné treize échanges avec des dirigeants européens pour rallier un front commun, tandis qu’à Londres, les conseillers à la sécurité nationale américain et européens ont tenu une réunion stratégique pour coordonner leurs positions. Parallèlement, Vladimir Poutine a multiplié les appels téléphoniques, notamment au président chinois Xi Jinping et au Premier ministre indien Narendra Modi, cherchant visiblement à élargir le soutien international à sa vision d’un règlement du conflit.

Washington et l’OTAN sur leurs gardes

Officiellement, les États-Unis affirment qu’aucune négociation ne devrait se tenir sans cessez-le-feu préalable et garanties de sécurité crédibles pour Kiev. De son côté, l’OTAN voit dans le sommet d’Alaska un test de la réelle volonté de Poutine de mettre fin à la guerre. Mais dans les coulisses, certains responsables européens redoutent que le calcul politique de Trump, soucieux d’afficher une “victoire diplomatique” ne l’incite à faire des concessions que l’Europe et l’Ukraine jugeraient inacceptables.

L’enjeu réside aussi dans la crédibilité de l’Europe en tant qu’acteur stratégique. Si un accord majeur devait être scellé sans elle, cela marquerait une marginalisation profonde du rôle européen dans la résolution des crises sur son propre continent — un scénario que Bruxelles veut à tout prix éviter.

 

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SOURCE:TRT français et agences
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