La France "se tient prête, l'Europe aussi, à concourir à la sécurité des distributions alimentaires" dans le territoire palestinien de Gaza en guerre, a affirmé, samedi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
Le ministre français n'a pas précisé en quoi consisterait cette assistance française et européenne à la distribution d'aide à Gaza. Il a toutefois exprimé sa "colère" en évoquant "les 500 personnes (...) qui ont perdu la vie dans des distributions alimentaires" à Gaza ces dernières semaines.
En un mois, ce sont 500 personnes qui ont perdu la vie et près de 4.000 personnes qui ont été blessées dans des distributions alimentaires alors qu'elles se pressaient, affamées, pour aller chercher un sac de farine. C'est un scandale, c'est une honte et c'est une atteinte à la dignité de la personne humaine", a-t-il lancé. "La dignité de la personne humaine n'est jamais négociable. Alors il faut que ça cesse. Il faut que ça cesse immédiatement."
Israël a partiellement assoupli, fin mai, un blocus total imposé au territoire palestinien début mars, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.
Des scènes chaotiques
Un mécanisme de distribution d'aide piloté par une "Fondation humanitaire de Gaza" (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, a été mis en place, mais ses opérations donnent lieu à des scènes chaotiques et meurtrières.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, près de 550 personnes ont été tuées et plus de 4.000 blessées dans des queues immenses se formant en vue d'atteindre divers centres de distribution d'aide humanitaire depuis que la GHF y a commencé ses opérations fin mai.
La Défense civile du territoire palestinien, ravagé par plus de 20 mois de guerre, a annoncé, de son côté, vendredi, la mort de 80 personnes dans des frappes ou tirs de l'armée israélienne, dont 10 tuées une fois de plus en attendant de l'aide humanitaire. L'armée israélienne interrogée par l'AFP a dit qu'elle examinait ces affirmations, mais elle a nié catégoriquement que ses soldats aient ouvert le feu sur des personnes attendant de l'aide.
Après le cessez-le-feu entré en vigueur avec l'Iran mardi, le lieutenant-général Eyal Zamir, chef d'état-major de l'armée israélienne, avait annoncé que celle-ci se concentrait "de nouveau sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas".
La guerre génocidaire qui perdure depuis le 7 octobre 2023 a causé la mort de plus de 56.412 Palestiniens, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé dans l’enclave assiégée, jugées fiables par l'ONU.