Grant Miner, étudiant juif et président des travailleurs étudiants de Columbia-United Auto Workers, a déclaré que l'Université de Columbia l'avait “expulsé et renvoyé”, accusant l'institution de l'Ivy League (un groupe d'institutions universitaires prestigieuses aux Etats-Unis) de “céder” aux exigences du président américain Donald Trump.
Miner, doctorant au département d'anglais et de littérature comparée, a fait usage de son compte X, lundi, pour raconter la “vraie histoire” derrière son expulsion de l'université.
“Des milliers d'étudiants à travers le pays ont exercé leur droit au Premier Amendement pour s'opposer au génocide. S'opposer au génocide n'est pas seulement un impératif moral, c'est un acte d'antiracisme et de solidarité. La réponse de Columbia ? Expulsions, suspensions et représailles », a-t-il écrit sur le réseau social.
Accusant l'administration américaine de “tenter de nous faire taire par la peur”, il a déclaré que l'administration estime que le mouvement étudiant pour la Palestine est antisémite et violent, tout en critiquant le ministère de la Justice “pour avoir envoyé des agents réprimer dans les universités et kidnappé Mahmoud Khalil et d'autres étudiants”.
Des étudiants sionistes dans le coup
Un groupe sioniste d'extrême droite, qui a revendiqué l'arrestation de Khalil, militant palestinien et figure de proue des manifestations estudiantines, affirme avoir soumis “des milliers de noms” pour des actions similaires.
Miner a déclaré qu'en tant que juif, il sait ce que c'est que de vivre un génocide, faisant référence à la guerre génocidaire d'Israël à Gaza où Israël a tué plus de 62 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des mineurs, blessé plus de 110 000 personnes et déraciné presque toute la population du territoire palestinien assiégé qui fait désormais face à une expulsion permanente.
“Je suis juif, je travaille dans le domaine des études juives et je ne suis pas le seul à m'opposer au génocide en cours. Le peuple juif sait ce qu'est un génocide. C'est pourquoi nous sommes si nombreux, aux côtés de personnes de tous horizons, à nous élever contre ce qui se passe en Palestine”.
Il a ajouté : “Columbia a cédé aux exigences de Trump à chaque occasion. Ils ont fait venir le NYPD (Département de police de New York) sur le campus pour brutaliser les étudiants. Maintenant, ils laissent le DHS (Département de la Sécurité intérieure) terroriser les étudiants dans leurs propres résidences”.
“Je suis juif, je travaille dans le domaine des études juives et je ne suis pas le seul à m'opposer au génocide en cours. Le peuple juif sait ce qu'est un génocide. C'est pourquoi nous sommes si nombreux, aux côtés de personnes de tous horizons, à nous élever contre ce qui se passe en Palestine”.
Grant Miner, étudiant juif et président des travailleurs étudiants de Columbia-United Auto Workers
La vague de Columbia
La vague de protestation des étudiants des universités américaines contre la guerre à Gaza est partie de Columbia. Le 18 avril 2024, des étudiants pro-palestiniens de l'université Columbia ont occupé les pelouses du campus pour demander à la direction de l'établissement de couper ses relations avec des entreprises qui ont des liens avec Israël.
Plus tard, les manifestations estudiantines pro-palestiniennes se sont étendues à d’autres grandes universités des États-Unis, dont l’université de New York, l’université de Yale, le Massachusetts Institute of Technology, et l’université de Caroline du Nord, avant de s'étendre en Europe.
La vague de protestation a touché par la suite les universités européennes, notamment en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Canada ou encore en Inde.
L'arrivée de Donald Trump a accentué la répression contre le mouvement estudiantin pro-palestinien considéré comme de l’anti-sémitisme. La nouvelle administration a promis, voire expulser des États-Unis tout contrevenant.
D'où la radiation de Columbia de Mahmoud Khalil, l’un des visages les plus en vue du mouvement de protestation de l’université qui est du reste menacé d’expulsion des États-Unis alors que l'étudiant d’origine palestinienne est titulaire d’un visa de résidence permanente aux États-Unis.
Lire: Arrestation un étudiant, leader du mouvement pro-palestinien sur le campus de Columbia