Selon la fondation à l’origine de la plainte, il s’agit d’un précédent historique sur le continent européen.
Les deux soldats ont été arrêtés et interrogés par les autorités belges lors du festival de musique Tomorrowland à Boom, en Belgique, avant d'être finalement libérés, selon les médias et une association de défense des droits humains.
Selon les médias belges, ces arrestations font suite à des plaintes urgentes déposées par la Fondation Hind Rajab et le Réseau mondial d'action juridique (GLAN) en début de semaine.
Compétence extraterritoriale de la Belgique
Après avoir examiné l'affaire, le parquet a invoqué l'article 14/10 du Code de procédure pénale, qui confère aux tribunaux belges une compétence extraterritoriale pour juger les crimes internationaux tels que les crimes de guerre couverts par les Conventions de Genève et la torture telle que définie par la Convention des Nations Unies contre la torture.
Suite à ces événements, la police a localisé et interrogé formellement les deux soldats avant de les libérer. Les autorités belges ont confirmé qu'une enquête pénale était en cours, mais ont refusé de fournir plus de détails.
Dans un communiqué, la Fondation Hind Rajab a salué cette décision, la qualifiant de "tournant dans la quête mondiale de justice", soulignant que c'était la première fois en Europe que des suspects israéliens liés à des crimes de guerre présumés à Gaza étaient arrêtés et interrogés.
"Aux victimes et aux survivants de Gaza : nous vous voyons, nous vous entendons et nous portons vos demandes de justice. À ceux qui croyaient que l'impunité était permanente : ce moment prouve qu'elle ne l'est pas", a affirmé la fondation, appelant à ce que l'enquête soit menée de manière complète et indépendante.
Israël a tué plus de 59 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, dans la bande de Gaza depuis octobre 2023. Les attaques militaires génocidaires d’Israël ont dévasté l'enclave, effondré le système de santé et provoqué de graves pénuries alimentaires et des décès par famine.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.
Israël fait également face à une procédure génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre l’enclave.