Israël a bombardé tôt ce jeudi matin la bande de Gaza au lendemain de l'annonce d'une intensification de ses opérations militaires, présentée comme un "dernier avertissement" aux habitants du territoire palestinien si le Hamas ne libère pas les otages.
"Au moins 10 civils ont été tués et des dizaines d'autres, blessés dans des frappes aériennes israéliennes qui ont visé six maisons à l'est de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, tôt jeudi matin", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile du territoire, Mahmoud Bassal. D’autres sources font état d’au moins 40 morts dans l’enclave palestinienne.
Mercredi, le ministère palestinien de la Santé à Gaza a recensé au moins 970 morts depuis la reprise des bombardements massifs dans la nuit de lundi à mardi. Fuyant les tirs israéliens dans le nord du territoire palestinien assiégé et dévasté, des familles plusieurs fois déplacées pendant la guerre ont repris le chemin de l'exode.
Le Hamas accuse
Le Hamas a accusé Israël de chercher à "torpiller" l'accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier après quinze mois de guerre à Gaza.
Mercredi, l’armée israélienne a confirmé avoir lancé une opération terrestre dite “ponctuelle” pour étendre une zone tampon entre le nord de Gaza et le sud dans ce qui est appelé le corridor de Netzarim.
“Au cours des dernières 24 heures, les forces ont lancé une opération terrestre ciblée et précise dans le centre et le sud de Gaza pour étendre la zone tampon entre le nord et le sud de Gaza”, a déclaré, mercredi, le porte-parole de l'armée, Avichay Adraee, via Telegram.
Israël a réaffirmé son intention de poursuivre les combats jusqu’au retour de tous les otages enlevés par le Hamas. Une stratégie qui vise à contraindre le Hamas à libérer les otages sans contrepartie, en violation de l’accord de trêve.
Le Hamas n’a pas encore répliqué militairement, mais dans un communiqué, il a exhorté la communauté internationale à “faire pression” sur les États-Unis pour qu’ils mettent un terme aux frappes israéliennes.
À Jérusalem, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre le gouvernement de Netanyahu, l’accusant de mettre en péril la démocratie et de reprendre les bombardements sans considération pour les otages.
La reprise des violences suscite une inquiétude grandissante parmi les dirigeants internationaux.
Près de 50 000 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 112 000 autres blessés lors d’une brutale campagne militaire israélienne à Gaza depuis octobre 2023.
En novembre 2024, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël est également confronté à une affaire de génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l’enclave.
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